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COMÉDIE MUSICALE, cinéma

Par comédie musicale on entend, au cinéma, un spectacle de divertissement, bâti sur un scénario souvent ténu, où la musique, le chant et la danse tiennent une place de choix. La comédie musicale n'a donc pu naître qu'avec le cinéma parlant, et Le Chanteur de jazz(Jazz Singer) d'Alan Crosland (1927) en fut la première manifestation.

<em>Les Demoiselles de Rochefort</em>, J. Demy - crédits : Sunset Boulevard/ Corbis/ Getty Images

Les Demoiselles de Rochefort, J. Demy

Les historiens font la part du lion — et à bon droit — aux Américains. Ils oublient peut-être trop vite les grands succès allemands que lança la U.F.A. aux débuts du parlant ; Le Chemin du paradis (Drei von der Tankstelle), de Wilhelm Thiele (1930), tourné en deux versions, toutes deux avec Lilian Harvey, sur une musique fort entraînante de Werner Richard Heymann. Lilian Harvey avec les mêmes partenaires, en trois versions cette fois (Willy Fritsch pour l'allemand, Henri Garat pour le français et l'anglais), jouèrent, chantèrent et dansèrent Le Congrès s'amuse (Der Kongress tanzt, 1931) d'Erich Charell, toujours sur une musique de Heymann, tandis que Jean Murat et Käthe von Nagy, dans Capitaine Craddock, faisaient défiler et chanter « Les Gars de la marine ». Le nazisme arrêta peu ce lyrisme sans prétention qui connut pourtant un très grand succès, et il fit sa vedette de Marika Rökk, qui fit une longue carrière sous la direction de son mari Georg Jacoby (par exemple, Kora Terry, 1940). La France, faute de moyens financiers sans doute, n'a guère produit de films musicaux dignes d'être retenus par l'histoire du cinéma. Pourtant les années trente ont connu l'engouement du public pour Henri Garat et Meg Lemonnier dans Il est charmant..., « Ray Ventura et ses Collégiens » ont animé plusieurs films, comme Nous irons à Paris, de Jean Boyer (1949), fort alerte. Jacques Demy a lancé un film « en chanté », Les Parapluies de Cherbourg (1964), avant de concurrencer enfin les comédies musicales américaines grâce aux Demoiselles de Rochefort (1967), ces deux films sur des partitions de Michel Legrand. Mais personne n'a pu rivaliser avec les Américains. Dès l'avènement du parlant et les succès d'Al Jolson, Maurice Chevalier s'impose avec Claudette Colbert dans La Chanson de Paris (The Innocents of Paris, 1929) bien oubliés depuis, ou avec Jeannette Mac Donald sous la direction d'Ernst Lubitsch : Parade d'amour (Love Parade, 1930), Une heure près de vous (One Hour with You, 1932), La Veuve joyeuse (The Merry Widow, 1934) et sous celle de Rouben Mamoulian, dans Aimez-moi ce soir (Love Me Tonight, 1932). Mais le genre évolue et la danse envahit l'écran dans de somptueux décors de music-hall, avec une figuration innombrable et de très grands orchestres. Le chorégraphe Busby Berkeley règle les ébats extraordinaires de bataillons de girls filmés au moyen d'acrobatiques mouvements de grue, par exemple dans Chercheuses d'or (Golddiggers, 1933), de Mervyn Le Roy, ou 42e Rue (42th Street, 1933), de Lloyd Bacon, avant de prendre lui-même la caméra en main à partir de 1935. Les danseuses vedettes apparaissent, le couple Fred Astaire-Ginger Rogers est lancé par Le Danseur du dessus, ou Chapeau claque (Top Hat, 1935), de Mark Sandrich. La fin de la guerre révèle à l'Europe non seulement l'œuvre poursuivie par Berkeley (avec Judy Garland et Mickey Rooney), mais la montée simultanée d'un réalisateur, Vincente Minnelli, et d'un danseur chorégraphe, Gene Kelly, qui vont libérer le chant et la danse jusque-là enfermés dans des décors construits, pour les introduire au contraire dans un cadre stylisé. Retenons, parmi tant d'autres réussites Un Américain à Paris (An American in Paris, 1952) et Tous en scène (The Band Wagon, 1953).

La Veuve joyeuse

La Veuve joyeuse

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Amanda

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Amanda

Gene Kelly

Gene Kelly

Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli

Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli

West Side Story, de Jerome Robbins et Robert Wise, 1961, affiche - crédits : Mirisch Corporation / Seven Arts Productions/ AKG Images

West Side Story, de Jerome Robbins et Robert Wise, 1961, affiche

À son tour Stanley Donen, chorégraphe et danseur, prend la caméra et rivalise avec Charles Walters (Lili, 1952), puis George Cukor (The Girls, 1957). On lui doit peut-être[...]

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<em>Les Demoiselles de Rochefort</em>, J. Demy - crédits : Sunset Boulevard/ Corbis/ Getty Images

Les Demoiselles de Rochefort, J. Demy

<it>La Veuve joyeuse</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

La Veuve joyeuse

Fred Astaire et Ginger Rogers dans <it>Amanda</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Fred Astaire et Ginger Rogers dans Amanda

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