- 1. Origines et fusions
- 2. 1920-1942 : « Show Boat » et l'âge du jazz
- 3. 1943-1964 : l'âge d'or du musical
- 4. Le musical rock et Stephen Sondheim
- 5. Années 2000 : jukebox musicals
- 6. Le musical au Royaume-Uni : de Noël Coward et Ivor Novello à Andrew Lloyd Webber et Elton John
- 7. Le musical en France : opéras rock et Jacques Demy
- 8. Bibliographie
COMÉDIE MUSICALE
Le musical au Royaume-Uni : de Noël Coward et Ivor Novello à Andrew Lloyd Webber et Elton John
Les liens entre le quartier des théâtres à Londres, le West End, et Broadway sont étroits, à commencer par The Beggar's Opera, premier opéra satirique britannique, présenté dès 1750 à New York, dans ce qui est encore une colonie britannique.
Entre 1935 et 1967, cent vingt-sept nouvelles comédies musicales britanniques sont présentées dans le West End. Héritière des opérettes de Gilbert et Sullivan, la comédie musicale britannique existe dès les années 1920 mais n'a pas de sonorité spécifique. Si le duo Gilbert et Sullivan a écrit dans la tradition de Jacques Offenbach des ouvrages comme H.M.S. Pinafore (1878) ou The Pirates of Penzance (1979), Noël Coward (Bitter Sweet, 1929 ; Conversation Piece, 1933) et Ivor Novello (Glamourous Night, 1935 ; The Dancing Years, 1939 ; King's Rhapsody, 1949...) sont les deux principaux auteurs avant la Seconde Guerre mondiale, à la fois acteurs, compositeurs et dramaturges. Ivor Novello emprunte à la musique classique et aux opérettes viennoises ; Noël Coward oscille entre l'opérette et le style parlé de l'époque victorienne, en passant par des numéros typiques de music-hall et de cabaret.
Après la Seconde Guerre mondiale, les productions britanniques prennent un coup de vieux : situées souvent dans le passé, elles sont moins en phase et ironiques que les productions américaines. L'énergie et le style d'Oklahoma ! et Annie Get Your Gun, montées dans le West End en 1951, font parler d'une « invasion américaine ». Le nombre de productions nouvelles britanniques chute : seules émergent des productions à l'ancienne comme The Boy Friend de Sandy Wilson, en 1953, qui rend hommage aux comédies musicales des années 1920, et Salad Days de Julian Slade et Dorothy Reynolds, en 1954.
Paradoxalement, la situation s'inverse au seuil de 1960 : alors que My Fair Lady débarque à Londres, David Heneker et Monty Norman font entrer une guitare électrique dans une fosse d'orchestre avec Expresso Bongo (1958), dont le héros est un mauvais garçon chanteur de rock qui se déhanche autant qu'Elvis Presley. Suit l'adaptation d'Oliver Twist de Charles Dickens par le compositeur de musique pop Lionel Bart : la partition de son Oliver ! (1960) oscille entre grandes ballades et numéros spectaculaires dans un Londres ancien reconstitué.
Le compositeur britannique Andrew Lloyd Webber achève de donner un nouvel élan au musical britannique. S'inscrivant dans la lignée d'Ivor Novello, il privilégie une grande ampleur sur scène, un goût pour le visuel, l'adaptation de styles musicaux qui n'hésitent pas à faire référence à la musique classique, et une prédilection pour les tubes. Fils d'un musicien d'église et d'un professeur de composition et de théorie musicale, nourri par la musique rock de Bill Haley mais aussi par les œuvres de Prokofiev et de Puccini, il fréquente les comédies musicales à Londres depuis sa jeunesse. En 1971, son premier succès, Jesus Christ Superstar, sur des paroles de Tim Rice, édité d'abord sous forme de concept-album, à consonance rock, mélange de chansons, de ballades folk, de musique classique contemporaine, de chant grégorien et de rock, propulse la carrière de celui qui, avec Stephen Sondheim, va renouveler la comédie musicale dans les années 1970 jusque Broadway. Evita (1978), Cats (1981) et The Phantom of the Opera (Le Fantôme de l'Opéra, 1986) suivront, qui seront reproduits presque à l'identique dans le monde entier sous l'impulsion du producteur britannique Cameron Mackintosh.
Le même Cameron Mackintosh prend sous son aile en 1986 les auteurs français des Misérables, dont la production avait connu une courte exploitation en France, et décide d'adapter le spectacle pour le public anglo-saxon.[...]
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Écrit par
- Laurent VALIÈRE : journaliste, producteur
Classification
Médias
Autres références
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ANDREWS JULIE (1935- )
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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Actrice anglaise, grande vedette des comédies musicales, née le 1er octobre 1935 à Walton on Thames, dans le Surrey.
À 10 ans, Julia Elizabeth Wells, dite Julie Andrews, commence à accompagner à la voix son beau-père chanteur (dont elle a pris le patronyme) et sa mère pianiste. Pourvue d'une voix...
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ARLEN HAROLD (1905-1986)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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Compositeur, arrangeur, pianiste et chanteur américain. Auteur de chansons aussi connues que Over the Rainbow, Blues in the Night, Come Rain or Come Shine, I Love a Parade ou Stormy Weather pour des films de Hollywood et des comédies musicales de Broadway, Arlen a été particulièrement prolifique de...
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ASTAIRE FRED (1899-1987)
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Fred Astaire, de son vrai nom Frederick Austerlitz, est né le 10 mai 1899 à Ohama (Nebraska, États-Unis). Il est surtout célèbre pour les grandes comédies musicales dont il partage la vedette avec Ginger Rogers. Beaucoup voient en lui le meilleur danseur de musique populaire de tous les temps....
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Le compositeur et pianiste américain Burt Bacharach est l’auteur de nombreux classiques de la musique populaire, créés principalement au cours des années 1960 et qui sont autant d’exemples d’une fusion parfaite entre exigence artistique et ambition commerciale. Il composa également pour le musical...
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