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COMÈTES

L'exploration spatiale

Si les observations depuis le sol ont considérablement participé à des découvertes, les missions spatiales ont été primordiales pour faire avancer les connaissances sur les comètes. Le satellite Soho (Solar and HeliosphericObservatory, Observatoire solaire et héliosphérique) de la NASA et de l'Agence spatiale européenne (ESA), dont le but principal est l'étude du Soleil, a détecté près de 2 900 comètes depuis 1995. Son coronographe masque en grande partie la lumière de l'étoile, ce qui laisse apparaître les comètes dans cet environnement, alors qu'elles étaient restées invisibles depuis la Terre. Les astronomes amateurs et professionnels se chargent ensuite de déterminer l'orbite de ces voyageuses.

Depuis 1986, six noyaux cométaires ont été survolés de près. La sonde européenne Giotto a rendu visite à la comète de Halley. Elle a envoyé des images de la surface, montrant une croûte sombre et dense sous laquelle se trouve la glace. Elle a également détecté des éléments silicatés et organiques en traversant les jets de gaz et les poussières de la chevelure.

Comète Borrelly : le noyau - crédits : NASA/ JPL

Comète Borrelly : le noyau

En 2001, la mission Deep Space 1 de la NASA, en route pour l'astéroïde Éros, est passée à 2 000 kilomètres de la comète Borrelly, observant ses jets de gaz et de poussières, puis en 2004, la sonde Stardust a survolé la comète Wild 2 et capturé des échantillons, parmi eux les premiers acides aminés, qui sont arrivés sur Terre en 2006. Moins sombre que Halley, Wild 2 serait passée moins de fois près du Soleil et serait par conséquent moins évoluée.

Comète Tempel 1 : le noyau - crédits : Univ. Maryland, JPL-Caltech/ NASA

Comète Tempel 1 : le noyau

En 2005, la sonde Deep Impact de la NASA a survolé et bombardé la comète Tempel 1 avec un module de 370 kilogrammes pour observer les résultats de l'impact. La surface ne présente pas une structure homogène, certaines parties montrant des cratères et des reliefs, d'autres étant parfaitement lisses, comme cela n'avait encore jamais été observé. La composition chimique, notamment le rapport entre les poussières et la vapeur d'eau, a montré que les premières constituaient une partie importante de la comète. Elle a été survolée une seconde fois par la sonde Stardust en 2011 afin de compléter la cartographie de sa surface.

Comète Hartley 2 : le noyau - crédits : NASA/JPL-Caltech/UMD

Comète Hartley 2 : le noyau

En 2010, la suite de la mission Deep Impact, Epoxi, est passée à 700 kilomètres de la surface de Hartley 2, une petite comète dont la forte activité est inégalement répartie à sa surface. Plusieurs types de glaces ont été analysés.

En 2014, après dix ans de voyage, la sonde Rosetta de l’ESA est arrivée à proximité de la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko, autour de laquelle elle orbite pour l'analyser. En novembre, un atterrisseur de 100 kilogrammes, Philae, s'est posé sur le noyau pour en analyser la structure (physique) et la composition (chimique), notamment à l'aide d'une foreuse. Il a, entre autres, détecté de nouvelles molécules organiques, tandis que la sonde Rosetta a révélé que la comète avait une forme « en canard », avec une sorte de cou, ainsi qu’une surface très surprenante. Certaines parties sont lisses, d'autres montrent des falaises, dont l'une atteint 900 mètres de hauteur. Alors qu'il n'y a ni vent ni atmosphère autour du noyau, des monticules ressemblant à des dunes ont été observés. La sonde enverra des résultats jusqu'en décembre 2015, après le passage de la comète à son périhélie, en août 2015.

— Myriam DÉTRUY

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Comète de Hale-Bopp - crédits : Aaron Horowitz/ The image bank / Getty Images

Comète de Hale-Bopp

Comète de Halley : le noyau - crédits : Giotto/ ESA

Comète de Halley : le noyau

Comète Wild 2 : le noyau - crédits : NASA/ JPL

Comète Wild 2 : le noyau

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