- 1. Matières premières du Sud contre production industrielle du Nord
- 2. Une nouvelle D.I.T.
- 3. De nouveaux acteurs
- 4. Échanges croisés de produits différenciés
- 5. Une nouvelle donne concurrentielle
- 6. Vers une organisation globale des firmes
- 7. Fractionnement des chaînes de valeur ajoutée
- 8. Bibliographie
COMMERCE INTERNATIONAL Division internationale du travail
Une nouvelle donne concurrentielle
Jusqu'au milieu de la décennie de 1990, même si quelques secteurs (habillement, jouets...) étaient fortement affectés, l'impact de l'émergence de nouveaux concurrents sur les volumes de commerce restait limité, l'essentiel du commerce se faisant entre pays industrialisés, c'est-à-dire entre des pays similaires en termes de dotations en facteurs de production. Cette similarité limitait l'ampleur de la spécialisation et il n'était pas question pour un pays d'abandonner totalement de vastes secteurs de production. Il n'était pas non plus question d'être concurrencé dans les secteurs intensifs en technologie, en travail qualifié, en « actifs intangibles » (marques, savoir-faire, etc.) par des pays à bas salaires. Enfin, on n'envisageait pas d'être concurrencé pour un type donné d'activités (l'assemblage, par exemple) dans l'ensemble des secteurs. L'ampleur déjà prise par le phénomène d'émergence et ce qu'il est possible d'anticiper à l'horizon d'une quinzaine d'années seulement, modifient profondément la donne.
Au cours de la période 1999-2002, les pays émergents ont contribué à hauteur de 53 p. 100 à la croissance des exportations mondiales (en volume) et à hauteur de 43 p. 100 à celle des importations mondiales, contre 31 p. 100 et 13 p. 100 respectivement pour la période 1995-1998 (La Lettre du C.E.P.I.I., no 231, 2004). À titre d'exemple, une année de progression du marché chinois équivaut à la taille du marché allemand dans certaines industries. De même, alors qu'il y a déjà quatre fois plus d'unités de production en service en Chine que dans l'Union européenne dans l'une de ces industries, il y en a autant en construction en Chine que d'installées dans l'Union : cette nouvelle offre ne fournira pas uniquement le marché intérieur chinois mais viendra dynamiser les exportations mondiales.
Dans ce contexte d'émergence de nouveaux concurrents, plusieurs éléments se combinent aujourd'hui pour transformer profondément le paysage industriel mondial. La modularité des produits (c'est-à-dire la possibilité de décomposer les produits en sous-ensembles pouvant être produits indépendamment) ouvre des possibilités techniques de réorganisation des processus de production sur une base globale (design, fabrication des composants et assemblage dans trois unités distinctes du groupe), tandis que la forte chute des coûts de communication (Internet), de transport (conteneurisation) et des droits de douane rend ces stratégies économiquement attrayantes pour les entreprises. Parallèlement, comme l'a montré James Markusen, les firmes doivent arbitrer entre exploitation des rendements d'échelle croissants, par limitation du nombre d'unités de production efficaces, et proximité avec la demande pour minimiser les coûts de transport mais en multipliant les coûts fixes. La gestion de ces différentes contraintes débouche sur une organisation globale de la firme.
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Écrit par
- Lionel FONTAGNÉ : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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