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COMMERCE INTERNATIONAL Théories

Défini comme l'échange de biens ou services entre nations, le commerce international est un objet d'analyse circonscrit de façon nécessairement arbitraire : c'est le franchissement d'une frontière lors du déplacement d'un bien, ou à l'occasion de la fourniture d'un service, qui détermine le caractère international de l'échange. Deux dimensions – politique et spatiale – sont donc à prendre en compte : on peut alternativement examiner le commerce international du point de vue de l'échange entre localisations séparées par des frontières politiques, ou entre localisations distantes : Bruxelles-Paris versus New York-Los Angeles. Aussi le commerce interrégional, au sein des nations, et le commerce international ont-ils en commun de nombreux déterminants. L'ouvrage fondateur de la théorie classique du commerce international de Bertil Ohlin, publié en 1933, avait pour titre Interregional and International Trade. La « nouvelle économie géographique », issue des travaux de Paul Krugman, a renouvelé cette tradition.

Commerce international et production des multinationales à l'étranger doivent être soigneusement distingués. L'étude des faits stylisés montre que les échanges mondiaux progressent plus vite que la production mondiale, mais que la production à l'étranger des multinationales augmente à son tour plus vite que ces échanges. La nature du commerce international s'en trouve affectée, ce dont devront rendre compte les théories explicatives.

À la base de ces dernières, la théorie classique du commerce international montre qu'il n'est pas un jeu à somme nulle : la spécialisation des pays et l'échange sont à l'origine d'un gain net, ayant pour contrepartie des effets redistributifs au sein des pays se spécialisant. Ne permettant pas d'introduire de façon satisfaisante l'imperfection de la concurrence ou les rendements croissants, et confrontée à des problèmes de validation empirique, la théorie classique a néanmoins laissé la place à la nouvelle théorie du commerce international.

Les faits

La rapide progression des échanges internationaux a souvent été présentée comme un phénomène contemporain. Il n'en est rien. Ce phénomène est ancien, récurrent et réversible : ce sont les modalités de l'ouverture des économies et la nature des échanges qui ont évolué, et cette évolution a été, jusqu'à une période récente (jusqu'aux années 1980), guidée plus par des choix politiques (l'ouverture multilatérale et l'intégration régionale) que par des progrès techniques (la baisse des coûts de transport et de transmission de l'information). S'il y a mondialisation, ce phénomène s'inscrit tout autant dans l'activité à l'étranger des firmes multinationales que dans les échanges proprement dits.

Les échanges progressent plus vite que la production

Le « long xixe siècle » (1789-1914), que l'histoire économique clôt avec la Première Guerre mondiale, a été marqué par un développement rapide du commerce international. Plus généralement, les périodes d'expansion ont toujours été associées à des périodes d'intensification des échanges internationaux. Inversement, les périodes de crise majeure (Première Guerre mondiale, grande crise des années 1930, ou Seconde Guerre mondiale) sont également des périodes de contraction des échanges. Au total, le ratio du commerce mondial au P.N.B. mondial, qui avait été multiplié par 2,5 entre 1850 et 1914, était en 1950 très inférieur à ce qu'il était en 1880. Le chiffre de 1913 ne sera retrouvé qu'en 1973. Aussi la progression des échanges à partir de la fin de la période de la reconstruction, qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, n'a-t-elle été au départ qu'un rattrapage.

De 1950 au premier choc[...]

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