COMMUNICATION CELLULAIRE
La cellule est l'unité structurale et fonctionnelle de tous les êtres vivants, unicellulaires comme les bactéries et les levures, ou multicellulaires comme les plantes ou les animaux. Les organismes multicellulaires possèdent jusqu’à plusieurs centaines de types cellulaires différents, le plus souvent regroupés en organes. Les différents types de cellules jouent des rôles spécifiques : une cellule nerveuse n’assure pas les mêmes fonctions qu’une cellule du foie, par exemple. Les organes sont également spécialisés et constitués de types cellulaires plus ou moins nombreux. Les activités des cellules doivent être coordonnées au niveau des organes ainsi qu’entre organes, pour permettre la vie, l’adaptation à l’environnement et la reproduction de tout organisme. Cette coordination repose sur la circulation d’informations de divers types, par différents mécanismes interprétables par les cellules cibles, tant chez les animaux que chez les végétaux. Chez les êtres unicellulaires, les cellules sont généralement identiques : c’est alors la survie et la reproduction de chacune d’elles qui garantit la pérennité de l’espèce. Néanmoins, des communications existent entre ces cellules optimisant ainsi les chances de survie de leurs populations. Ces échanges d’information ne se limitent pas aux cellules d’une même espèce. Les communications entre cellules d’espèces différentes sont importantes, particulièrement entre unicellulaires (microbes) et organismes multicellulaires (animaux, végétaux).
L’ensemble de ces échanges d’informations est regroupé sous le terme général de « communications entre cellules ». Elles sont une clé essentielle du fonctionnement coordonné des organismes, qu’il s’agisse d’une réponse immunitaire chez la souris ou de la floraison d’une plante.
La communication entre cellules chez les organismes multicellulaires
Alors que la communication entre cellules chez des organismes complexes, animaux, végétaux et certains champignons, se présente selon des modalités extrêmement diversifiées, les familles de grands mécanismes mis en jeu et sélectionnés au cours de l’évolution sont beaucoup plus conservées et donc assez semblables.
Les grands mécanismes de la communication entre cellules
Les communications intercellulaires peuvent s’établir via trois mécanismes moléculaires différents : des ponts cytoplasmiques permettant le passage passif de molécules hydrophiles d’une cellule à une autre ; des interactions entre protéines membranaires de cellules attenantes ; des molécules messagères (médiateurs) à destination de cellules cibles plus ou moins lointaines dans l’organisme.
Ponts cytoplasmiques entre cellules contiguës
Dans un organe, les cellules sont accolées les unes aux autres. Leur individualisation par leur membrane plasmique est bien visible au microscope, et encore plus chez les végétaux du fait de la présence d‘une paroi rigide externe. Cela ne signifie nullement que les cellules sont totalement isolées les unes des autres. Chez les végétaux, des structures appelées plasmodesmes sont des ponts établis entre cellules au travers à la fois des membranes plasmiques qui les limitent et des parois qui les séparent. Ces ponts sont suffisamment larges pour permettre le passage, non seulement de composants hydrosolubles des cytoplasmes, mais également de prolongements de leur réticulum endoplasmique (lieu de synthèse, en particulier des protéines sécrétées et membranaires) formant alors un « desmotube ». Celui-ci permet le passage de molécules (lipides, protéines) de poids moléculaire assez élevé – jusqu’à 10 kilodaltons (kDa) environ. Ce pont pallie ainsi l’isolement par leurs parois de cellules végétales voisines. C’est néanmoins aussi une voie de diffusion des virus.
Chez les animaux, les jonctions perméables (ou communicantes, gap junctions en anglais)[...]
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Écrit par
- Yves COMBARNOUS : directeur de recherche émérite au CNRS
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