- 1. Les communs, « tragédie » ou système de préservation des ressources ?
- 2. Des biens rivaux, exclusifs et gérés selon des règles collectives
- 3. Droits fondamentaux et accès aux biens communs
- 4. Coopératives, gestion en commun et transformation sociale
- 5. Appropriation et usage de la terre : le tropisme foncier des communs
- 6. Communs numériques et communs de la connaissance
- 7. Conclusion
- 8. Bibliographie
COMMUNS
Coopératives, gestion en commun et transformation sociale
Cette mise en commun de ressources autogérées et préservées à travers des droits distribués rejoint la vocation des coopératives. Au début du xxe siècle, dans le chapitre de son Cours d’économie politique consacré au coopérativisme, Charles Gide en définit ainsi les trois caractéristiques principales : la première est la « suppression du profit » au sens d’un dividende nécessairement versé au capital. La seconde est l’émancipation économique de ses membres par rapport à des intermédiaires, par exemple les marchands dans le cas de coopératives de production ou de consommation. La troisième est le fait qu’elle exerce « une action non seulement économique, mais morale ». La coopérative d’activités et d’emploi Coopaname, créée en 2004, en est une bonne illustration avec sa devise, « Faire société », et ses modalités de gestion permettant au salarié de bénéficier de la protection sociale sans contrepartie de subordination.
Dans les années 1990 et 2000, de nouvelles formes d’entreprises à but social émergent en Europe. Les coopératives ont des formes juridiques multiples et ce qui les distingue de l’entreprise capitaliste classique varie selon les pays.
En France, par exemple, la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est instituée en 2001 pour développer des activités dans tous les domaines qui répondent à des besoins fondamentaux, comme l’énergie, l’alimentation, les transports ou le logement. Ancrées dans les territoires, les SCIC ne sont pas limitées à l’économie sociale et solidaire, mais visent dans tous les secteurs à mieux relier les structures économiques aux besoins sociaux à travers une gouvernance collective.
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Écrit par
- Cécile EZVAN : docteure en philosophie, diplômée de l'École supérieure de commerce de Paris, chercheuse associée à l'ESCP Business School (chaire économie circulaire)
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