- 1. Les communs, « tragédie » ou système de préservation des ressources ?
- 2. Des biens rivaux, exclusifs et gérés selon des règles collectives
- 3. Droits fondamentaux et accès aux biens communs
- 4. Coopératives, gestion en commun et transformation sociale
- 5. Appropriation et usage de la terre : le tropisme foncier des communs
- 6. Communs numériques et communs de la connaissance
- 7. Conclusion
- 8. Bibliographie
COMMUNS
Conclusion
Alternative à la propriété exclusive, les communs ne permettent pas pour autant de pallier toutes les défaillances du capitalisme et des États. Il s’agit simplement d’outils, qui peuvent être mis au service d’une décision partagée et orientée vers la gestion et la préservation de ressources collectives. Ils n’émergent et ne peuvent perdurer que grâce à des règles et à une communauté active et organisée. Dispositifs innovants pour donner accès à des ressources en assurant leur pérennité grâce à de nouveaux modes de décision et arrangements institutionnels, les communs offrent une forme de coordination différente de celle du marché et de l’État, qui peut faciliter la transition de nos modèles de production et de consommation vers un respect des limites planétaires et une réduction des inégalités.
Les communs ne sont certes pas non plus intrinsèquement protecteurs de la justice sociale et du milieu naturel, mais certains d’entre eux favorisent depuis des siècles la protection de l’environnement et des plus vulnérables. L’économie sociale et solidaire ou l’économie du partage fournissent des exemples contemporains de ces communs dans la sphère du travail, de la production, ou de la consommation. Les coopératives de travail, les espaces naturels ou urbains entretenus collectivement, les ressources numériques ouvertes, lorsqu’ils perdurent et restent accessibles pendant des décennies, montrent comment les capacités individuelles et collectives, gouvernées selon des règles construites en commun, peuvent contribuer à l’intérêt général, à la préservation de la nature et à la solidarité.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Cécile EZVAN : docteure en philosophie, diplômée de l'École supérieure de commerce de Paris, chercheuse associée à l'ESCP Business School (chaire économie circulaire)
Médias
Autres références
-
ALTERMONDIALISME
- Écrit par Christophe AGUITON , Encyclopædia Universalis et Isabelle SOMMIER
- 6 805 mots
- 1 média
...continent nord-américain, les multinationales) et des griefs au nom et au service des « pauvres lointains » que sont les habitants des pays du Sud, ou des « biens communs » de l'humanité comme la sauvegarde des ressources naturelles. L'enjeu des inégalités Nord-Sud et celui de la défense de l'environnement... -
AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne)
- Écrit par Jean-Paul CHARVET
- 3 014 mots
- 2 médias
...déclinée dans ses composantes économique (viabilité), sociale (équité) et environnementale (durabilité sur le plan écologique). S’y ajoute une dimension éthique qui renvoie au respect de la biodiversité et du bien-être animal, et même à la notion de« biens communs » concernant le foncier agricole. -
FAUNE SAUVAGE
- Écrit par Romain JULLIARD , Pierre PFEFFER , Jean-Marc PONS , Dominique RICHARD et Alain ZECCHINI
- 14 185 mots
- 7 médias
...la rente en épuisant la ressource. Une telle problématique a été exposée dès 1968 par le biologiste Garrett Hardin dans un article devenu référence, The Tragedy of the Commons (La Tragédie des biens communs). Cet auteur prend l'exemple d'un éleveur qui fait paître ses animaux dans un champ communautaire.... -
HARDIN GARRETT (1915-2003)
- Écrit par Fabien LOCHER
- 855 mots
Le biologiste Garrett James Hardin est l’une des figures marquantes du mouvement écologiste américain des années 1960. Il est devenu célèbre grâce à la parution, en 1968, dans la revue Science, de son article « The Tragedy of the Commons » (« La tragédie des communs »), dans lequel il...