COMORES
- Exclut les Comoriens vivant en France ou à Mayotte (environ 150 000 personnes)
Nom officiel | Union des Comores |
Chef de l'État et du gouvernement | Azali Assoumani - depuis le 3 avril 2019 |
Capitale | Moroni |
Langue officielle | Comorien , Français , Arabe |
Population |
850 387 habitants
(2023) |
Superficie |
1 861 km²
|
Article modifié le
Le 2 janvier 1976, Ali Soilih remplace le prince Jaffar à la tête du pays. Il entreprend de consolider l'État : création d'une armée, organisation d'une diplomatie conduite par Mouzaoir Abdallah et orientée vers la recherche d'aides extérieures destinées à combler les vides laissés par le retrait français. Le nouveau président encourage les lycéens, laissés à la rue par la fermeture de leurs établissements, à s'organiser en comités pour lutter contre les traditions les plus paralysantes : dépenses ostentatoires des grands mariages et des funérailles, « superstition et charlatanisme », port du voile. Ces comités suscitent, par leurs excès, l'animosité de l'ensemble de la population, et cette effervescence sociale n'est malheureusement pas contrebalancée par une amélioration sensible en matière économique, exception faite d'importations massives de viande vendue à un prix subventionné. Deux événements viennent noircir le tableau : le massacre, à Majunga (Madagascar), du 20 au 22 décembre 1976, de plus d'un millier de Comoriens impose le rapatriement de dix-sept mille survivants ; puis une coulée de lave, le 5 avril 1977, engloutit le village de Singani à 20 kilomètres au sud de la capitale. Décidé malgré tout à parachever l'action des comités contre les notables, Ali Soilih prononce le 12 avril la dissolution de l'administration, tous les fonctionnaires étant licenciés et les « paperasses » brûlées. Moins de deux mois après ce geste théâtral, les Comores sont dotées d'une nouvelle Constitution ; d'une administration « légère », décentralisée, reprenant les meilleurs éléments de l'ancienne, et de six sociétés d'économie mixte pour les secteurs clés. Mais cette façon de « faire table rase » finit d'accréditer à l'extérieur l'image d'un régime anarchique et tarit le flux, déjà réduit, des aides internationales. Celles-ci vont faire cruellement défaut pour mener à terme des programmes économiques entrepris sans attendre les financements extérieurs : développement de la culture du maïs hybride, culture associée vanille-girofle-banane, modernisation de la pêche. La construction des bâtiments des mudiria (surdimensionnés), qui doivent être les bases régionales de l'administration décentralisée et les pôles du développement, n'en finit pas, drainant toutes les ressources publiques ; les fonctionnaires ne sont payés qu'avec plusieurs semaines de retard. Le mécontentement causé par ces difficultés financières est aggravé par des retards dans les importations de riz (aliment de base d'un bon nombre de Comoriens) et par de nouvelles campagnes du pouvoir populaire pour neutraliser les foyers d'opposition que constituent les mosquées. L'armée doit reprendre le contrôle de Mohéli le 28 décembre 1977 et fait plusieurs morts et de nombreux blessés à Iconi le 17 mars 1978. Le régime s'use : un référendum, organisé en octobre 1977, ne donne que 55 % de voix en faveur du maintien d'Ali Soilih au pouvoir.
Dans la nuit du 12 au 13 mai 1978, un commando de cinquante mercenaires européens, conduits par le « colonel » Bob Denard, capture Ali Soilih, disperse l'« armée populaire » et prend le contrôle du pays, préparant le retour d'Ahmed Abdallah (21 mai), suivi de l'assassinat d'Ali Soilih (28 mai). Trait classique du retour des émigrés, le nouveau régime, accueilli dans la liesse, rejette en bloc ce qui avait été mis en place par le précédent : le drapeau, l'hymne national, l'administration décentralisée, l'alphabétisation en comorien, les programmes agricoles, le plan intérimaire de cinq ans...
Bob Denard, comorianisé sous[...]
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Premier chef d'État des Comores, Ahmed Abdallah est né le 12 juin 1919 sur la côte est de l'île d'Anjouan, dans l'aristocratie de Domoni, selon sa biographie officielle. Mais divers portraits du chef du Parti vert (de la couleur des bulletins de vote) le décrivent plutôt comme un paysan madré...
Robert Denard, dit colonel Bob Denard ou encore Saïd Mustapha Mahdjoub, fut, avec le Belge Jean Schramme, l'un des « affreux » les plus connus de l'histoire de l'Afrique postcoloniale. Tour à tour militaire, mercenaire et entrepreneur, Bob Denard fait figure de légende auprès du grand public comme des...
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