Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

COMPORTEMENT ANIMAL Comportement social

La majorité des animaux vivent, au moins durant certaines périodes, avec leurs congénères. En effet, la vie en groupe leur apporte divers avantages. Cependant, elle est aussi source de contraintes et de compétition. Au cours de l'évolution, différents mécanismes ont été mis en place pour limiter les effets négatifs de l'agression entre les animaux d'une même espèce. Chez les mammifères et les oiseaux notamment, on observe une reconnaissance individuelle : chaque individu gère un réseau de relations sociales comprenant des relations de parenté, d'affiliation, de hiérarchie, d'échanges de services...

Pourquoi vivre en groupe ?

Castor du Canada - crédits : Darrell Gulin/  the Image Bank/Getty Images

Castor du Canada

La vie en groupe présente de nombreux avantages. Tout d'abord, elle limite la prédation grâce à différents phénomènes : défense du groupe contre les prédateurs, augmentation de la vigilance, confusion du prédateur qui ne sait plus « où donner de la tête » face à de nombreuses cibles en mouvement, effet de dilution (les prédateurs capturent généralement une seule proie à la fois, chaque animal a donc d'autant plus de chances de ne pas être capturé qu'il y a d'individus dans le groupe). Elle peut aussi favoriser l'alimentation grâce à des échanges d'information concernant la localisation de la nourriture ou la façon de se la procurer, à la coopération pour la chasse, à la défense commune des ressources contre d'autres groupes, au partage. La vie en groupe permet également la construction de structures importantes (comme les barrages des castors ; cf. constructions animales), la répartition des tâches (élevage des jeunes en commun, par exemple), le toilettage mutuel...

Cependant, la vie grégaire présente aussi des inconvénients : transmission des maladies et des parasites, augmentation des chances d'être repérés par les prédateurs, et, surtout, compétition pour des ressources généralement limitées. Certains compromis sont possibles. Ainsi des animaux, comme certaines espèces de perroquets, vivent en couple pendant la période de reproduction et en groupe le reste de l'année. D'autres adoptent un système de fission-fusion : les babouins hamadryas se séparent en petits groupes le matin, au moment de partir chercher de la nourriture, mais se rassemblent le soir, lorsque les risques de prédation sont les plus importants.

Comme l'a souligné R. A. Hinde, en 1975, les comportements sociaux des animaux peuvent être étudiés à trois niveaux :

– Les interactions sociales. Ce sont les comportements observés entre deux individus et décrits objectivement, de type : « A fait telle chose à B qui répond par tel comportement ». Ces interactions peuvent être regroupées en catégories lorsque des comportements sont semblables ou ont les mêmes conséquences (comportement agressif, par exemple).

Babouins - crédits : Manoj Shah/ The Image Bank/ Getty Images

Babouins

– Les relations sociales. Une relation implique une série d'interactions entre deux individus qui se connaissent. Les relations sociales sont déduites des interactions observées. Par exemple, la relation mère-petit chez les singes implique le fait que la mère allaite son petit, le toilette, le protège et joue avec lui. Toujours chez les singes, une relation hiérarchique implique certains signaux ritualisés, l'accès prioritaire du dominant à certaines ressources, mais aussi le toilettage plus fréquent du dominant par le subordonné, etc.

– La structure sociale. Celle-ci concerne non plus deux individus mais le groupe entier. Elle est elle-même abstraite à partir de l'ensemble des relations sociales. On peut alors décrire la composition du groupe, le type d'appariement (monogame, polygame, etc.), les soins aux jeunes (apportés par la mère, les deux parents, d'autres membres du groupe...), le type de hiérarchie (linéaire ou non, souple ou plutôt sévère...), les relations de parenté ou d'affinité... ainsi que les interactions entre ces diverses[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Castor du Canada - crédits : Darrell Gulin/  the Image Bank/Getty Images

Castor du Canada

Babouins - crédits : Manoj Shah/ The Image Bank/ Getty Images

Babouins

Combat de cerfs - crédits : S. Meyers GDT/ Ardea London

Combat de cerfs

Autres références

  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par
    • 3 931 mots
    ...l'espace disponible, de la frustration, de la privation alimentaire, de la concurrence, de la structure sociale du groupe, dans l'expression de l'agression. Il est également certain que, chez l'animal, on ne saurait séparer l'agression des comportements sociaux ; l'animal a besoin d'un adversaire pour exprimer...
  • BEHAVIORISME

    • Écrit par
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...trente aux années cinquante, se déroule un grand débat sur les théories de l'apprentissage, alimenté par de nombreuses recherches expérimentales, soit chez l'animal, à partir de procédures de conditionnement, soit chez l'homme, notamment au moyen des apprentissages par cœur. L'objectif principal est de...
  • BUYTENDIJK FREDERIK (1887-1974)

    • Écrit par
    • 1 281 mots

    Occupant une place particulière parmi les meilleurs psychologues contemporains, le savant hollandais F. J. J. Buytendijk, qui fut pendant de longues années professeur aux universités de Nimègue et d'Utrecht, peut difficilement être rangé dans une école. On ne peut pas non plus le considérer comme...

  • CHARLES SHERRINGTON : CONCEPT D'INTÉGRATION NERVEUSE

    • Écrit par et
    • 304 mots

    La parution en 1906 d'un important ouvrage de sir Charles Scott Sherrington fait date en neurophysiologie. Dans Integrative Action of the Nervous System, il interprète l'unification du comportement d'un organisme comme l'expression ultime d'un processus d'intégration nerveuse. Sous sa forme...

  • Afficher les 63 références