COMPRESSION MÉDULLAIRE
Selon qu'elles sont le résultat d'une évolution lente ou qu'elles se sont constituées brusquement, les compressions de la moelle épinière, dites compressions médullaires, dans le canal rachidien posent des problèmes bien différents.
La compression médullaire lente, qui évolue pendant des mois, voire des années, se manifeste d'abord par des signes d'une grande discrétion, comme une fatigabilité anormale à la marche ou des paresthésies transitoires. Si le diagnostic n'est pas fait à ce stade, notamment sur la constatation d'une hyperréflexivité et d'un signe de Babinski éventuel, on va assister à la constitution d'un tableau neurologique associant, selon le siège de la compression médullaire, paraplégie ou quadriplégie spasmodique, avec déficit sensitif (dont le niveau supérieur permet de localiser l'emplacement de la lésion) ainsi qu'une atteinte radiculaire « suspendue », correspondant au syndrome lésionnel, lui-même associé quelquefois à des signes de souffrance rachidienne localisée. À ce stade, le traitement peut encore permettre une récupération, toujours lente et quelquefois incomplète. Sans traitement, l'évolution peut se faire vers un tableau de véritable section médullaire irréversible avec paraplégie ou quadriplégie flasques totales.
Lorsqu'une compression médullaire est soupçonnée, il faut faire un bilan clinique et paraclinique complet, dans lequel la myélographie contrastée s'impose. On distingue ainsi :
des causes rachidiennes : infectieuses (mal de Pott tuberculeux ou spondylodiscites à germes banals), tumorales (métastases le plus souvent), dégénératives (cervicarthrose), mécaniques (hernie discale) ;
des causes intra-rachidiennes : compressions, habituellement tumorales, intra ou extra-médullaires.
Le traitement peut être purement médical, comme pour le mal de Pott, ou radiothérapique, pour certaines tumeurs, mais bien plus souvent chirurgical pour obtenir une décompression.
La compression médullaire aiguë, quelquefois spontanée par effondrement d'une vertèbre malade, est le plus souvent traumatique et siège avec prédilection au niveau cervical ; le tableau réalisé est le plus souvent celui d'une paraplégie ou d'une quadriplégie flasque d'emblée. L'intervention, si le blessé est vu et traité sans retard, permet quelquefois une récupération motrice satisfaisante.
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Écrit par
- François BOURNÉRIAS : docteur en médecine
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