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CONCEPT UN GÈNE-UNE ENZYME

Pour démontrer que les gènes influent chimiquement sur l'hérédité, George W. Beadle (1903-1989) décide de travailler sur un champignon microscopique, Neurospora crassa, facilement cultivable sur un milieu artificiel qui ne contient que du sucre et des sels minéraux. Associé au microbiologiste Edward L. Tatum (1909-1975), il isole des mutants incapables de se développer sur ce milieu minimal, mais qui poussent sur un milieu complémenté d'un seul métabolite (par exemple, une vitamine), ce qui suggère qu'il ne leur manque que l'enzyme responsable de la synthèse de cette vitamine. L'analyse génétique confirmant que chacune de ces déficiences correspond à une mutation dans un unique gène, Beadle et Tatum montrent, en 1941, que les gènes sont impliqués dans la fabrication des enzymes. Ce concept, que l'on résume aujourd'hui par l'aphorisme « un gène-une enzyme », leur vaudra d'être récompensés par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1958. Leurs travaux marquent la rencontre de la biochimie et de la génétique, la protéine venant combler le fossé entre le gène et le caractère. L'étude de Neurospora permettant également le dosage et la découverte de vitamines essentielles, Beadle et Tatum bénéficièrent de crédits des industries pharmaceutiques et agroalimentaires qui leur permirent de mener ces études en pleine guerre mondiale.

— Nicolas CHEVASSUS-AU-LOUIS

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