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CONCILE

La forme, la fréquence, la structure des conciles ont beaucoup varié au cours de l'histoire de l'Église. Rien d'étonnant à cela : l'Église n'a pas reçu de son fondateur une constitution complète, au sens où l'on parle de la constitution d'un État ; elle a reçu de lui les sacrements, la communauté des douzeapôtres avec la primauté de l'un d'eux, le commandement de l'amour fraternel. Elle a résolu en outre, dès l'époque de sa formation, la question essentielle de l'entrée des païens dans la communauté qui, à l'origine, appartenait tout entière au peuple juif. Mais le régime définitif de son gouvernement est seulement d'institution ecclésiastique, tout au plus (sur certains points) d'origine apostolique, non pas de « droit divin ». Aussi les conditions selon lesquelles les conciles se sont organisés et tenus ont-elles pu varier – elles ont de fait beaucoup varié au cours des siècles – et peuvent-elles se modifier encore dans l'avenir.

Il y a cependant, l'histoire le montre, une continuité et une cohérence de cette institution. Pour l'Église catholique, les conciles font partie, tout comme la primauté de Pierre, de sa structure essentielle. Ils ont été très tôt, dès sa période constitutive, l'instance appelée à prendre les grandes décisions engageant la communauté. Ils constituent donc l'expression exceptionnellement autorisée de sa vie, dont la loi est l'unanimité et la communion.

Origine et formes diverses des conciles

La communauté de Jérusalem s'est comprise d'abord comme le « reste d'Israël », annoncé par les prophètes, à partir duquel Dieu accomplit les événements du salut décisifs pour son peuple. La réunion de nombreux frères le jour de la Pentecôte apparut aux disciples de Jésus comme la reprise de l'assemblée du désert autour de Moïse, lors de l'Exode. L'assemblée du peuple de Dieu se trouvait en effet de nouveau réunie autour de ses « colonnes », les onze apôtres, auxquels fut aussitôt associé un douzième, les douze apôtres représentant les douze tribus d'Israël (Actes des Apôtres, i-ii). De même, le concile de Jérusalem, en l'an 49, est présenté comme la réunion des Anciens autour des apôtres sur le modèle de l'assemblée de Moïse (Actes, xv). À cause de la décision fondamentale qu'il eut à prendre, il demeure le type et le modèle de tout concile, dont la résolution se trouve consignée dans l'Écriture sainte.

Il apparaît clairement dans les récits des Actes des Apôtres que l'Église est structurée dans ses assemblées à la fois hiérarchiquement – elle est fondée sur les douze apôtres – et collégialement – il est fait appel au témoignage de tous avant de prendre une décision. En signe de sa présence et de son assistance, Jésus, conformément à la tradition de la Synagogue, avait requis l'accord de la communauté sur le témoignage de plusieurs (Matthieu, xviii, 20). Cette règle de l'unanimité, respectée par le Collège apostolique lors du concile de Jérusalem, reste la loi du gouvernement de l'Église catholique : les simples membres, les laïcs, doivent être associés, dans un consentement vivant, aux décisions des responsables, les ministres ordonnés. L'Église est ainsi dotée depuis ses origines d'un régime très souple et inédit dans l'histoire des institutions, exprimé par l'adage médiéval : Quod omnibus tangit ab omnibus tractari debet (ce qui concerne tout le monde doit être traité par tout le monde). Reste à confronter cette donnée évangélique, qui est sa loi, avec l'histoire.

Les historiens des conciles ou synodes (Le Nain de Tillemont, Duchesne, Batiffol, Dvornik) ont noté ce fait que l'Église a transposé très tôt à son usage les règlements civils, ceux de la cité[...]

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Écrit par

  • : directeur du Centre d'études Istina et de la revue Istina

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