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CHÊNE CONCILE DU (403)

Petit concile organisé par Théophile d'Alexandrie dans la riche villa du préfet Rufin (Ad Quercum), dans la banlieue de Chalcédoine. Des moines origénistes du désert de Nitrie (Égypte), pourchassés par Théophile, avaient, au nombre d'une cinquantaine, été accueillis, en 401, par l'évêque de Constantinople, Jean Chrysostome. Théophile, sommé de venir s'expliquer dans la capitale, arriva avec un grand nombre d'évêques égyptiens. Après s'être assuré l'appui de la cour impériale et celui d'ecclésiastiques hostiles à Chrysostome, il prit les devants et attaqua ce dernier en le citant à comparaître devant un concile. Ce concile, que présida le préfet Paul d'Héraclée, réunit trente-six évêques, dont vingt-neuf étaient égyptiens. On fit témoigner le diacre Jean, l'évêque Isaac et d'autres ecclésiastiques mécontents, qui reprochèrent à Chrysostome divers crimes sans fondement (violences, vols, sédition politique, manquements à la discipline et à la coutume ecclésiastiques). Comme l'évêque refusait de venir se défendre malgré les convocations successives du concile, on vota sa déposition et on en fit part à l'empereur. Une treizième session fut consacrée à Héraclide d'Éphèse, qui avait, dans les sessions précédentes, été accusé d'origénisme et de vol. L'accusateur principal d'Héraclide fut un évêque de Magnésie du nom de Macarius. Les actes de ce concile ne sont pas conservés, mais Photius a rapporté dans sa Bibliothèque (codex 59) les actes d'accusation présentés contre Chrysostome. Quant aux moines égyptiens, qui étaient privés du support de leurs chefs spirituels (les « Longs Frères »), on leur conseilla d'implorer le pardon de Théophile. L'empereur Arcadius condamna donc Chrysostome à l'exil. Mais on le rappela aussitôt pour apaiser le peuple indigné. Quelques mois plus tard, dans un de ses sermons, Chrysostome attaqua ouvertement l'impératrice Eudoxie, à qui il devait pourtant son rappel. Il souleva contre lui tous ses adversaires et fut contraint à prendre la route d'un exil définitif (404).

— Richard GOULET

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

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Autres références

  • JEAN CHRYSOSTOME (354 env.-407)

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    • 1 275 mots
    ...prestigieux de l'Empire d'Orient, Constantinople, en 397, il se rend vite indésirable au pouvoir civil et religieux ; déposé en 403 au « conciliabule du Chêne » et exilé une première fois, il demeure un brandon de discorde ; aussi essaie-t-on de l'éloigner toujours davantage. Rappelé à la suite d'un mouvement...