CONCILE
Conciliarité et œcuménicité
L'Orient orthodoxe partage dans une large mesure la conception du concile exposée ci-dessus. Il refuse cependant l'idée que l'Église de Rome puisse jouer au sein du concile un rôle déterminant. Le concile œcuménique peut, selon la conception orthodoxe, être complet sans une intervention du pape autre que sa participation à titre d'évêque de Rome ou de patriarche d'Occident. En outre, l'Église orthodoxe attache une grande importance aux synodes locaux et même, en certains cas, comme à Constantinople, a connu l'existence d'un synode permanent.
Les décisions des conciles doivent pour les orthodoxes être reçues par l'Église. Les critères assurant la validité juridique de la convocation, de la présidence et des actes de l'assemblée ne sont pas suffisants en eux-mêmes. Il faut encore que les décisions du concile soient acceptées, en dernière instance, par les Églises locales. Tel concile, comme celui de Florence, pourtant ratifié par les instances hiérarchiques orthodoxes n'a pas été reçu en définitive par l'ensemble de l'Église orthodoxe. Tel autre, comme Constantinople I (381), a acquis toute son autorité après coup, du fait de cette réception.
Le Conseil œcuménique des Églises, bien qu'il ne soit pas une Église ni une super-Église, réalise à son tour une œcuménicité qui conduit parfois à le rapprocher des grands conciles. Mais cette œcuménicité d'un type nouveau est d'une nature toute différente, puisqu'elle ne s'appuie pas sur une tradition déterminée ni sur une structure d'Église remontant aux origines apostoliques, et se propose seulement de rapprocher des traditions et des structures différentes. Son œcuménicité repose sur un consensus des Églises membres. Quoi qu'il en soit, il faudra bien qu'un jour, dans le mouvement vers l'unité de tous les chrétiens, les diverses œcuménicités se rencontrent : le problème est d'ores et déjà réellement posé. Il n'est pas résolu pour autant. On peut penser qu'il le sera quand ces diverses institutions reconnaîtront ensemble que tout ministère établi dans l'Église a pour raison d'être, en proclamant la Parole de Dieu, de la servir, et que telle est la mission des conciles dans le monde.
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Écrit par
- Bernard DUPUY
: directeur du Centre d'études Istina et de la revue
Istina
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