CONDAMNATION DES RITES CHINOIS
Au xviie siècle, la Querelle des rites divise les missionnaires de la Chine et de l'Inde sur la désignation de Dieu dans les langues locales, sur l'adaptation des rites chrétiens, le baptême par exemple, sur l'acceptation ou le refus des rites traditionnels comme la vénération des ancêtres. Tandis que les jésuites, très introduits à la cour impériale, sont favorables à ces adaptations, d'autres missionnaires y voient des concessions à l'idolâtrie. La Querelle prend un tour aigu en 1693 lorsque Mgr Maigrot, de la Société des missions étrangères de Paris, vicaire apostolique en Chine, interdit l'usage du vocabulaire des jésuites ainsi que la vénération des ancêtres et de Confucius par les chrétiens. Le Saint-Office romain reprend les positions de Maigrot et le pape Clément XI condamne en 1704 les rites chinois et en 1706 les rites malabars (Inde), c'est-à-dire les « adaptations » ou « accommodations » des jésuites. Envoyé dès 1703 pour imposer ces solutions dans les deux pays, le légat du pape, Charles de Tournon, dut s'opposer à l'empereur Kangxi, lequel faisait du respect des rites par les chrétiens une question de principe. Ces rites sont de nouveau condamnés par les bulles Ex illa die en 1715 et Ex quo singulari en 1744. Les difficultés demeurent jusqu'en 1939, mais le problème de fond reste posé tout en étant renouvelé dans les dernières décennies avec l'apparition du concept d'inculturation.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Urbain COMBY : professeur émérite d'histoire de l'Église à la faculté de théologie de l'université catholique de Lyon
Classification