OTTAWA CONFÉRENCE D' (1932)
Les accords d'Ottawa, série de traités commerciaux signés, après la conférence qui se tint dans la capitale du Canada en août 1932, entre le Royaume-Uni, l'Inde et les dominions, s'inscrivent dans la politique de réaction à la crise mondiale de 1929, marquée par un retour en force du protectionnisme.
Le Royaume-Uni ayant renforcé sa protection douanière, comme les autres pays, en établissant des droits d'entrée sur les produits importés, les accords organisèrent entre lui, ses colonies et les dominions un régime douanier préférentiel fondé sur des concessions mutuelles. Il consentait des réductions de tarifs sur les produits, surtout alimentaires, venant des pays du Commonwealth ; ceux-ci accordaient des réductions d'importance souvent comparable sur les produits, surtout industriels, venant du Royaume-Uni : c'est le système dit de la préférence impériale. L'empire se transformait ainsi en une zone commerciale entourée d'une barrière extérieure, au sein de laquelle les échanges étaient facilités entre associés.
Ce repli sur un empire organisé en zone fondée sur la livre sterling signifiait un renforcement de la cohésion de l'économie impériale et la formation d'un Commonwealth économique correspondant au Commonwealth politique. Le système contribua sans doute à limiter les difficultés commerciales du Royaume-Uni et de ses partenaires et à leur permettre de mieux résister à la crise : en 1936, les importations venant de ces pays et les exportations britanniques vers eux avaient augmenté plus que leurs échanges avec le reste du monde. Il accrut donc la part relative de leurs échanges réciproques dans leur commerce extérieur total : en 1938, 42 p. 100 des importations britanniques viennent du Commonwealth contre 30 p. 100 en 1929, et 50 p. 100 des exportations lui sont destinées contre 44 p. 100. Dans l'après-guerre, cette situation devait se révéler comme l'un des obstacles majeurs à l'entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen : celle-ci signifiait en effet le relâchement des liens économiques créés par lui avec ses partenaires du Commonwealth.
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Écrit par
- Jean MAILLET : professeur à l'université de Grenoble, doyen honoraire de la faculté de droit et des sciences économiques, Grenoble.
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