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CANCÚN CONFÉRENCE DE (2010)

La XVIe conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (C.N.U.C.C.) s'est tenue à Cancún (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010 avec pour objectif de mettre en place les mécanismes qui pourraient enrayer le changement climatique. En cela, il s'agissait de consolider le protocole de Kyōto (signé en 1997, entré en vigueur en 2005, ratifié par 183 pays en 2010, les États-Unis n'en faisant pas partie), ce qui n'avait pu être fait l'an passé à l'issue de la conférence de Copenhague. Les 194 États présents à Cancún sont finalement parvenus à un accord, hormis la Bolivie, seul État à s'être prononcé contre le texte final jugé par sa délégation comme trop peu contraignant. Il est vrai que le document principal issu de la conférence de Cancún ne fait que 29 pages et consiste en une suite de déclarations d'intentions dont les modalités pratiques de mise en œuvre seront discutées ultérieurement.

Le texte stipule que, pour limiter la hausse de la température globale à 2 0C par rapport aux niveaux pré-industriels, les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (G.E.S.) de 25 à 40 p. 100 d'ici à 2020, en prenant 1990 comme année de référence. Ce point est inscrit dans le chapitre consacré à l'avenir du protocole de Kyōto : il n'implique donc pas le deuxième plus grand émetteur de G.E.S., les États-Unis, qui ne l'a pas ratifié. Le texte, qui ne dit pas clairement qu'il y aura une prolongation du protocole après 2012, année où sa « première période d'engagement » s'achèvera, ne demande pas aux pays industrialisés d'inscrire leurs objectifs chiffrés de réduction des émissions de G.E.S. pour une seconde période. À Cancún, le Japon, la Russie et le Canada ont d'ailleurs refusé de prolonger le protocole et réclamé un nouveau traité auquel les gros pollueurs que sont les États-Unis, la Chine et l'Inde seraient cette fois associés. L'Europe, convaincue du bien-fondé du protocole, a parlé d'une seule voix, mais pas suffisamment assurée et forte pour se faire entendre. Les pays émergents et en développement (P.E.D.) estiment, eux, que les États industrialisés, historiquement responsables de l'accumulation des G.E.S., doivent faire l'effort avant qu'eux-mêmes ne s'engagent à réduire leurs émissions au péril de leur croissance économique. L'avenir du protocole de Kyōto, posé en ces termes, semble donc incertain.

L'accord de Cancún retient néanmoins que les « grands émergents », comme la Chine et l'Inde, soumettront, « en fonction de leurs capacités », des rapports tous les deux ans avec leurs inventaires de G.E.S. et des informations sur les actions entreprises pour les réduire. Ces rapports seront soumis à des consultations et analyses internationales « non intrusives », « non punitives » et « dans le respect de la souveraineté nationale ».

Plus important, un « Fonds vert climat » a été décidé pour soutenir des projets dans les P.E.D. Un montant de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, sera géré par un conseil d'administration de vingt-quatre membres avec représentation équitable des pays développés et en développement, dont les petits États insulaires particulièrement exposés au changement climatique. En attendant sa mise en place, la Banque mondiale assurera l'intérim pour une période de trois ans. De plus, un Centre de technologie pour le climat (groupe d'experts chargés de faire des propositions) et un réseau (qui sera au plus près des projets sur le terrain) seront créés pour développer, dans les pays du Sud, les nouvelles technologies vertes afin de réduire leurs émissions de G.E.S. et de les aider à s'adapter aux impacts inévitables du changement climatique.[...]

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

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