- 1. Une énigme géographique tardivement résolue
- 2. Les métamorphoses du fleuve
- 3. Le bassin hydrographique le plus vaste d’Afrique
- 4. Un régime composite, remarquablement régulier et pondéré
- 5. Des ressources halieutiques à préserver
- 6. Le transport fluvial : atouts et faiblesses
- 7. Un potentiel hydroélectrique sous-exploité
- 8. Bibliographie
CONGO, fleuve et bassin
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Un régime composite, remarquablement régulier et pondéré
Le régime du fleuve Congo est pour l’essentiel de type équatorial : 70 % des eaux qu’il rejette dans l’Atlantique proviennent du chevelu de rivières occupant le centre de son bassin de part et d’autre de l’équateur. Les pluies y sont abondantes (1 500 à 2 000 mm par an) et assez régulièrement réparties dans l’année, avec deux maxima au moment des équinoxes. Elles assurent au fleuve un débit soutenu toute l’année. À ces apports s’ajoutent ceux qui proviennent de l’amont des grands affluents, principalement l’Oubangui pour l’hémisphère nord, le Kasaï pour l’hémisphère sud, dont le régime répercute l’alternance de saisons sèches et humides caractéristique des climats tropicaux. À Brazzaville, pour un module moyen de 40 000 m3/s, les débits extrêmes enregistrés depuis un siècle ont été de 75 500 m3/s en décembre 1961 et de 24 700 m3/s en juillet 1990 : le ratio est à peine supérieur à 3. Par comparaison il est de 47 sur le Nil à Khartoum.
Ce régime pondéré aux faibles variations interannuelles n’exclut pas les risques d’inondation, d’autant plus redoutables que les volumes d’eau mis en mouvement sont considérables. À Brazzaville, la crue exceptionnelle de 1961 a menacé de submersion la centrale électrique du Djoué. En janvier 2024, le pic de crue, à quelques centimètres de ce record, a provoqué de graves inondations dans les deux métropoles du Pool. Depuis quelques décennies, on observe à l’inverse une baisse tendancielle des débits de l’Oubangui et de la Sangha, consécutive à un déficit de précipitations sur leurs bassins versants du Cameroun et de la République centrafricaine. À Bangui, des étiages de plus en plus longs, pouvant dépasser 200 jours, compromettent la desserte fluviale de ces régions enclavées du centre du continent.
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Écrit par
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
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