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CONIQUES

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Propriétés particulières

L'ellipse

Bande de papier - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bande de papier

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Une construction très simple permet d'obtenir autant de points de l'ellipse que l'on en désire. Donnons-nous deux droites perpendiculaires Ox et Oy, et un segment constant PQ dont les extrémités décrivent respectivement Ox et Oy. Un point M situé entre P et Q tel que MQ = a et MP = b décrit une ellipse de centre O, d'axe focal Ox. La tangente en M est perpendiculaire à IM, où I est le quatrième sommet d'un rectangle OPIQ. Deux positions perpendiculaires de PQ (appelé « bande de papier » dans la littérature) correspondent à deux extrémités de diamètres conjugués. I décrit le cercle de centre O et de rayon (a + b) ; le symétrique J de I par rapport à M est lui aussi sur la normale en M ; il décrit le cercle de centre O et de rayon (a − b), et Ox est bissectrice intérieure de l'angle IOJ ; IJFF′ sont sur un même cercle, et forment la figure connue sous le nom de quadrangle harmonique, inverse d'une division .

La projection considérée, que l'on peut relier à l'affinité d'axe AA′ et de rapport b/a, qui transforme le cercle de diamètre AA′ en l'ellipse, est à l'origine d'une représentation paramétrique particulièrement simple de celle-ci. Le transformé du point du cercle définissant, avec Ox, un angle t est en effet le point de l'ellipse de coordonnées x = a cos t, y = b sin t ; t est l'anomalie excentrique de ce point. Deux extrémités de diamètres conjugués, dont les pentes dans ce système d'axes ont pour produit b2/a2, ont des anomalies excentriques différentes d'un angle droit. L'équation de l'ellipse en découle ; on pourrait aussi la déduire des formules d'Euler, valables également pour une hyperbole :

pourvu que F soit le point de coordonnées (c, 0). Cette équation s'écrit :

L'ellipse intervient notamment en astronomie. Tout point attiré par un autre point F suivant la loi de Newton décrit une conique de foyer F. Les planètes, qui ont un mouvement périodique, décrivent des ellipses, seules coniques à être bornées. L'aire comprise entre la courbe et les droites joignant F à deux positions du point mobile est proportionnelle à l'intervalle de temps séparant les deux positions ; pour une planète, la période T du mouvement est telle que T2 soit proportionnel au cube a3 de la longueur :

ce sont les fameuses lois de Kepler.

L'hyperbole

L' hyperbole, à cause de ses asymptotes, possède des propriétés très particulières. Il n'existe pas nécessairement de tangentes ayant une direction donnée (il suffit de considérer des droites passant par le centre et situées dans les deux angles déterminés par les asymptotes où sont situées les deux branches). L'angle de ces asymptotes est l'angle 2z défini par cos z = 1/e. Les points d'intersection avec les tangentes en A et A′ sont les sommets d'un rectangle de côtés 2a et 2b.

Hyperboles conjuguées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hyperboles conjuguées

Cette dernière propriété se généralise de la façon suivante. Considérons un diamètre P′OP de l'hyperbole. La droite passant par O et parallèle à la tangente en P est le diamètre conjugué de la direction OP. Il ne coupe pas l'hyperbole. Mais si l'on y construit le point Q tel que OP2 − OQ2 = a2 − b2, l'aire du triangle OPQ est constante (et vaut ab/2) ; quand P varie, Q décrit une autre hyperbole, dite conjuguée de la précédente, ayant même centre et mêmes asymptotes, échangeant a et b avec la précédente. De plus, la tangente en Qy est parallèle à OP, et coupe la tangente en P sur une asymptote. Enfin la conjuguée de la conjuguée est l'hyperbole originale. Les deux diamètres « conjugués » OP et OQ forment un faisceau harmonique avec les asymptotes. La symétrie par rapport à OP et parallèlement à OQ laisse invariante chacune des deux hyperboles conjuguées.

Revenant à une hyperbole simple, la famille de ses tangentes jouit d'une propriété remarquable (due au fait que les asymptotes sont des tangentes très particulières) ; partant du fait qu'une corde MM′ coupe les asymptotes en des points P et P′ tels que l'on ait MP = P′M′, la tangente en M coupe les asymptotes en Q et Q′ tels que M soit le milieu de QQ′. QQ′FF′ sont situés sur un même cercle et forment un quadrangle harmonique. De plus, si une droite passant par M coupe les asymptotes en P et P′ et se déplace parallèlement à elle-même, le produit MP . MP′ reste constant : il est notamment égal à b2 si MPP′ est perpendiculaire à l'axe focal.

L'hyperbole équilatère

Parmi toutes les hyperboles, l'hyperbole équilatère, d'excentricité √2 (a = b), est particulièrement intéressante. Ses asymptotes sont perpendiculaires.

Hyperbole équilatère - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hyperbole équilatère

Considérons les sommets A et A′, le cercle de diamètre AA′, un point P décrivant ce cercle. Menons par A la droite symétrique de AP par rapport à la direction de AA′ ; cette droite coupe A′P en M, point de la branche contenant A de l'hyperbole équilatère de sommets A et A′. Le triangle AMA′ est pseudo-rectangle, c'est-à-dire que la différence des angles en A et A′ est égale à un droit. La tangente en M au cercle (AMA′) est perpendiculaire à AA′, qu'elle coupe en H tel que HM2 = HA . HA′ (comme dans un véritable triangle rectangle). Si A′PM coupe la tangente au sommet A en le point T, conjugué harmonique de A′ par rapport à M et P, les tangentes en P (au cercle) et en M (à l'hyperbole) se coupent sur AT au milieu de ce segment ; elles coupent AA′ en les projections de P et de M ; M se projette sur AT en un point appartenant à OP, etc.. Cette figure est la base de la correspondance entre les trigonométries circulaire et hyperbolique ; elle inspira à Abraham de Moivre sa fameuse formule :

Si l'aire comprise entre OA, OM et l'hyperbole est égale à a2t/2, les coordonnées de M (dans les axes convenables) sont alors x = a ch t, y = a sh t, d'où l'équation x2 − y2 = a2. Toute hyperbole étant affine d'une hyperbole équilatère de même sommet, l'équation générale d'une hyperbole est donc :

et celle des asymptotes est obtenue en y remplaçant 1 par 0. La fonction « gudermanien de t », utilisée pour construire les cartes géographiques selon la projection de Mercator, est définie par :
a2/2.t′ est la moitié de l'aire comprise entre OA, OP et le cercle.

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Dans une hyperbole équilatère :

le rayon de courbure R est tel que a2R = OM3. Si C et C′ sont deux points de l'hyperbole symétriques par rapport à O, les bissectrices de CMC′ sont parallèles aux asymptotes, et la différence des angles C et C′ est constante. Tout cercle passant par CC′ est recoupé suivant un diamètre ; un cercle de centre C et de rayon CC′ recoupe l'hyperbole équilatère suivant les sommets d'un triangle équilatéral. Deux hyperboles équilatères se coupant en les sommets et l'orthocentre d'un triangle, on peut en déduire de nombreuses propriétés. Si une corde MM′ se déplace en restant parallèle à elle-même, en coupant toujours l'hyperbole, le cercle de diamètre MM′ passe par deux points fixes où la normale est parallèle à MM′.

— André WARUSFEL

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Parabole

Diamètres de la parabole - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diamètres de la parabole

Autres références

  • ESSAI POUR LES CONIQUES (B. Pascal)

    • Écrit par
    • 199 mots
    • 1 média

    Le premier écrit scientifique de Blaise Pascal (1623-1662) – Essai pour les coniques, composé avant qu'il ait atteint l'âge de dix-sept ans et publié à Paris en février 1640 – révèle aux savants de l'époque le génie précoce de son auteur. Adoptant la méthode proposée par Girard Desargues (1591-1661)...

  • APOLLONIOS DE PERGA (262 av. J.-C.?-? 190 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 410 mots

    Mathématicien grec de l'école d'Alexandrie, Apollonios de Perga est né probablement vingt-cinq ans après Archimède (donc vers ~ 262) et est mort sous le règne de Ptolémée IV (~ 222-~ 205). La renommée de son ouvrage principal, le Traité des sections coniques, lui valut le surnom...

  • ARCHIMÈDE (287-212 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 2 724 mots
    • 2 médias
    ...homogènes géométriquement définissables. Nous arrivons d'ailleurs ici à un tournant décisif. Nous ne connaissons encore que le mécanicien, l'ingénieur. Mais voilà qu'étudiant « la section du cône droit » – c'est ainsi qu'il appelait la parabole – il voit dans l'équation ...
  • COURBES TRANSFORMATIONS DE

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    La résolution en entiers de :
    équation deconique à coefficients entiers, n'est intéressante que dans les cas parabolique ou hyperbolique. L'étude en a été faite par Euler et Lagrange. Dans le cas elliptique, en effet, il n'y a qu'un nombre fini (éventuellement nul) de solutions, qu'on peut déterminer...
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Voir aussi