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CONNECTIVITES

Étiologie et pathogénie

La variété des maladies et des syndromes regroupés sous le vocable de connectivites ou collagénoses est certainement due au fait que le tissu conjonctif est très différent selon les différents organes. La matrice intercellulaire change en effet de structure et de composition selon les tissus. Cette matrice est composée de quatre familles de macromolécules : les différents types de collagène, l'élastine, les protéoglycannes (anciennement mucopolysaccharides acides) et les glycoprotéines de structure. Dans chacune de ces quatre familles, on trouve un nombre variable de composants individuels (environ 8 types de collagène, au moins 8 types de protéoglycanne, au moins une douzaine de glycoprotéines de structure, dont la laminine et la fibronectine, etc.).

Au cours de la différenciation et de la morphogenèse, un nombre relativement restreint de ces macromolécules sera synthétisé dans chaque tissu. Ainsi, malgré leur apparence (parfois « homogène » ou « anhiste »), les tissus conjonctifs (ou la matrice intercellulaire) sont différents (dans la qualité et la quantité de leurs composants macromoléculaires) d'un tissu à l'autre et d'un organe à l'autre. Tous ces tissus mésenchymateux possèdent en commun une caractéristique : le maintien de leur état différencié dépend de la régulation (qualitative et quantitative) de la biosynthèse de ses composants macromoléculaires. Cette régulation peut être étudiée par l'incorporation de précurseurs radiomarqués dans les macromolécules constitutives. De telles études ont permis de mettre en évidence une dérégulation de la biosynthèse de plusieurs constituants macromoléculaires de la matrice intercellulaire dans les connectivites. De telles anomalies de biosynthèse pourraient être provoquées aussi par une variété de stimuli chimiques, immunologiques ou physiques. C'est pourquoi, W. Hauss a proposé de considérer cette « réaction mésenchymateuse non spécifique » comme le dénominateur commun des maladies du tissu conjonctif. Des anomalies de la multiplication cellulaire (cellules musculaires lisses artérielles) en culture ont aussi pu être démontrées.

Dans l'avenir, il conviendra de séparer les véritables maladies du collagène des autres syndromes. On connaît en effet une série hétérogène d'états pathologiques caractérisés par des anomalies de biosynthèse du collagène (ou des collagènes). De telles maladies sont les fibroses (ou scléroses) caractérisées par une sursynthèse du collagène (fibrose hépatique ou cirrhose, artériosclérose, fibrose pulmonaire), les anomalies qualitatives de synthèse du collagène comme les sept types de la maladie d' Ehlers-Danlos, l'ostéogenèse imparfaite et le diabète et le scorbut pour ne mentionner que les plus importantes. Les autres maladies mentionnées, les connectivites, sont encore moins bien comprises au niveau moléculaire et cellulaire, mais on peut espérer que dans un avenir relativement proche le rapport entre les phénomènes immunologiques, inflammatoires et les modifications de la matrice intercellulaire soit précisé.

— Ladislas ROBERT

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., docteur en médecine, docteur ès sciences, directeur de laboratoire de biochimie du tissu conjonctif à la faculté de médecine, université de Paris-Val-de-Marne.

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