CONSCIENCE (notions de base)
Conscience et conscience de soi
Mais a-t-on bien compris la thèse cartésienne ? Michel Henry (1922-2002) en doute, considérant qu’on a confondu la conscience avec une seule de ses dimensions : la conscience réflexive. Je peux bien entendu me prendre moi-même pour objet, décider, comme le fit Montaigne (1533-1592), de devenir le spectateur de ma vie intérieure. Mais est-ce bien cela être conscient ? En l’affirmant, on prive tous les vivants de la conscience, à l’exception de l’homme. Et l’on est logiquement tout près de considérer les autres créatures comme de simples machines. Être conscient, pour Michel Henry, c’est ressentir, c’est éprouver, c’est expérimenter, en un mot c’est être vivant. Si je donne un violent coup sur une table, je fais l’expérience de la douleur dans ma main tandis que la table ne fait, de son côté, aucune expérience. C’est moi qui ai mal, et la douleur que je ressens, et que nul ne ressent à part moi, est le propre de la vie, donc de la conscience, à condition de ne pas limiter la conscience à la part réflexive de celle-ci.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Philippe GRANAROLO : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires
Classification