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CONSERVATION ET RESTAURATION DES COLLECTIONS PHOTOGRAPHIQUES

Autoportrait, R. Cornelius - crédits : Robert Cornelius/ Hulton Archive/ Getty Images

Autoportrait, R. Cornelius

Depuis l'invention de la photographie, avec le daguerréotype, en 1839, jusqu'à notre époque, marquée par le développement commercial des techniques du multimédia et l'engouement pour les impressions numériques, les collections photographiques représentent une somme d'œuvres phénoménale, dont l'importance dans le champ culturel ne cesse de croître. Leur fragilité induit dans le temps des modifications importantes de leur aspect d'origine. Le rôle des institutions qui les conservent est de les préserver, en exploitant au mieux les connaissances actuelles, afin de permettre leur transmission aux générations futures.

La discipline de la conservation des photographies, bien que partie intégrante du domaine de la préservation des biens culturels, possède des spécificités liées à l'histoire du médium et à la diversité de ses fonctions, autant qu' à la structure des matériaux composant ces images. Ceux-ci, la plupart du temps complexes, ont la particularité d'avoir été, depuis plus d'un siècle, produits industriellement, et d'avoir subi des évolutions continuelles.

Histoire de la discipline, évolution de sa problématique

Lanternes de papier, F. Beato - crédits : Felice Beato/ Hulton Archive/ Getty Images

Lanternes de papier, F. Beato

Les premiers spécialistes de la conservation des photographies furent les inventeurs du médium, qui dès les premières années cherchèrent à améliorer leur production. Les attaques multiples dues à l'instabilité de la photographie argentique sur papier les amenèrent à étudier et identifier, dès les années 1860, les principaux mécanismes d'altération des images argentiques. Ils préconisent, entre autres, d'améliorer le fixage et le lavage des images, et soulignent le rôle protecteur des virages aux métaux nobles. La filière des procédés photomécaniques participe de cette même approche, qui lie la conservation des images à une problématique de diffusion culturelle et commerciale.

La fin de la période artisanale et le développement des industries photographiques opèrent une césure entre la production des images et leur conservation. Il faudra attendre les années 1980 en France pour que l'intérêt des pouvoirs publics suive la nouvelle tendance du marché de la photographie et donne au médium ses lettres de noblesse. Le premier atelier de restauration spécialisé lié à une institution fut créé en 1975, à Rochester aux États-Unis, au sein de la George Eastman House. En 1983, la Ville de Paris crée, dans la foulée du nouveau Mois de la photo, un service spécialisé, futur Atelier de restauration et de conservation des photographies de la Ville de Paris. En liaison avec les laboratoires de recherche (en France, le Centre de recherche sur la conservation des documents graphiques se penche à partir de 1976 sur les matériaux photographiques) et les filières d'enseignements (l'IFROA, devenu le département des restaurateurs de l'Institut national du patrimoine, ouvre une section spécialisée en 1989), ces nouvelles structures, qui se sont multipliées dans le monde, participent au changement de statut des photographies dans les collections.

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Écrit par

  • : directrice de l'Atelier de restauration et de conservation des photographies de la Ville de Paris (A.R.C.P.), Paris

Classification

Médias

Autoportrait, R. Cornelius - crédits : Robert Cornelius/ Hulton Archive/ Getty Images

Autoportrait, R. Cornelius

Lanternes de papier, F. Beato - crédits : Felice Beato/ Hulton Archive/ Getty Images

Lanternes de papier, F. Beato

Brassaï - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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