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CONSERVATION ET RESTAURATION DES COLLECTIONS PHOTOGRAPHIQUES

Professionnalisation de la restauration-conservation

La description complète des photographies, de leur contexte historique et technique, telle qu'elle doit figurer dans les inventaires de collections, est nécessaire. Afin de conserver, restaurer et diffuser des images de plus en plus complexes, les questions de terminologie, d'identification et d'analyse sont cruciales, surtout dans un contexte où la majorité des photographes sont dessaisis de la connaissance matérielle de leur production. Au cours du xxe siècle, des pans entiers de l'histoire de la photographie ont disparu. Il devient donc urgent de développer des compétences spécifiques permettant d'identifier la nature précise des images. Aux méthodes visuelles d'examen peuvent s'ajouter des techniques d'investigation scientifiques, complétées par une expertise historique. L'analyse non destructive des constituants de l'image est une des priorités de la recherche internationale dans ce domaine.

Dans le cas de grands volumes d'œuvres, les bilans de conservation permettent de proposer des stratégies répondant à des urgences ou besoins particuliers. Les fonds de négatifs anciens doivent faire l'objet d'attentions prioritaires en raison du risque sanitaire et patrimonial qu'ils peuvent constituer. L'analyse des risques par typologies d'œuvres permet ensuite de planifier de façon rationnelle les interventions. Les traitements curatifs, par nature intrusifs, doivent être réservés aux professionnels. Les études indispensables à leur mise en œuvre manquent encore dans de nombreux domaines ; c'est pourquoi le lien avec les filières d'enseignement délivrant des diplômes, en France (depuis 1989, le département des restaurateurs de l'Institut national du patrimoine) ou à l'étranger, est fondamental pour la profession. Les secteurs prioritaires de recherche et les résultats des études sur la conservation et la restauration sont par ailleurs définis ou diffusés par le biais d'organismes internationaux tels que le comité pour la conservation de l'International Council of Museums, ou l'American Institute of Conservation for Historic and Artistic Works, au sein de groupes de travail sur les matériaux photographiques. Un de ces secteurs concerne, outre la caractérisation des images historiques, l'étude des processus de détérioration et les conditions de conservation des photographies contemporaines en couleurs, ou des images d'origine numérique qui deviennent des objets de collection.

Les interventions préventives globales qui concernent la gestion des œuvres lors de leur stockage, de leur communication ou de leur exposition restent néanmoins les plus fréquentes. Les interactions entre les images et les facteurs environnementaux (température, humidité relative, lumière, qualité de l'air et des matériaux en présence) dépendent là aussi de la nature des images. Une collection de photographies en couleurs peut amener à envisager un mode de stockage au froid qui, particulièrement coûteux, doit être proposé en connaissance de cause. Les normes internationales concernant la stabilité des matériaux et les conditions de conservation des photographies représentent une aide fondamentale à la gestion des fonds.

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Écrit par

  • : directrice de l'Atelier de restauration et de conservation des photographies de la Ville de Paris (A.R.C.P.), Paris

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Médias

Autoportrait, R. Cornelius - crédits : Robert Cornelius/ Hulton Archive/ Getty Images

Autoportrait, R. Cornelius

Lanternes de papier, F. Beato - crédits : Felice Beato/ Hulton Archive/ Getty Images

Lanternes de papier, F. Beato

Brassaï - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Brassaï