- 1. Protéger de l’urbanisation les plus beaux sites littoraux
- 2. Les fondements du Conservatoire du littoral
- 3. Organisation et fonctionnement du Conservatoire du littoral
- 4. L’enracinement du Conservatoire du littoral
- 5. Le développement du Conservatoire du littoral
- 6. Les moyens d’action du Conservatoire du littoral
- 7. Bibliographie
CONSERVATOIRE DU LITTORAL
Le Conservatoire du littoral, de son nom complet Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (CELRL), est un établissement public français créé par la loi du 10 juillet 1975, à l’initiative de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR). Sa mission est d’acquérir des terrains en vue d’y mener une politique de sauvegarde de l’espace littoral.
La préservation du littoral par le Conservatoire répond ainsi à quatre objectifs principaux : « la conservation d’espaces dont la valeur patrimoniale engage notre responsabilité à l’égard des générations futures ; la préservation d’un capital naturel et historique fondamental pour l’attractivité de notre territoire ; le bien-être social de tous par l’accueil équitable et partagé des populations ; la protection des biens et des personnes contre les phénomènes climatiques extrêmes en permettant un espace tampon entre l’océan et les enjeux humains. »
L’objectif est de parvenir, à l’horizon de 2050, à protéger et à garder « sauvage » le tiers du littoral français, soit quelque 300 000 hectares environ, outre-mer inclus.
Protéger de l’urbanisation les plus beaux sites littoraux
Dans les années 1960, le développement anarchique du littoral préoccupe les pouvoirs publics et les associations de conservation de la nature et de protection des paysages. En 1971, au cours d’une réunion interministérielle organisée par la DATAR, Michel Piquard est chargé d’animer un groupe d’études sur « les perspectives à long terme d’aménagement du littoral français ».
Remis au gouvernement le 5 novembre 1973, le rapport Piquard fait une analyse sans concession des pressions que les activités économiques – traditionnelles comme la pêche et l’agriculture, ou plus récentes, comme la pétrochimie – et l’essor de l’urbanisation – dû à un développement touristique le plus souvent inorganisé – font peser sur les milieux naturels et les paysages côtiers. Déjà, à cette époque, la moitié des rivages est urbanisée.
Si l’on veut conserver sur le littoral des espaces de nature, des paysages libres, échappant à l’urbanisation et à l’artificialisation, la protection réglementaire ne suffira pas. La pression est trop forte. Les communes littorales ont une densité de population de plus du double de la moyenne nationale. Elles concentrent la moitié des nuitées touristiques.
Michel Piquard estime que seule l’acquisition définitive, à des fins de protection, mettrait les sites côtiers les plus beaux, les plus fragiles et les plus menacés à l’abri de la spéculation. Il propose la création d’un Conservatoire du littoral pour « en conserver l’aspect et en conserver l’accès », s’inspirant de l’exemple britannique du National Trust. Ce dernier organisme avait été créé en 1895 par trois personnes persuadées que la nature et le patrimoine bâti le plus remarquable constituaient un bien commun de l’humanité et qu’il fallait s’unir pour rassembler les moyens d’en éviter la destruction. Devenu une véritable institution, comptant 2 millions de membres, il est propriétaire ou gérant de centaines de parcs, d’espaces naturels et de monuments. Dans le contexte français, cette intervention doit être publique. Il appartient à l’État de se substituer aux propriétaires privés lorsque l’intérêt général l’exige.
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Écrit par
- François LETOURNEUX : ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts, président d’honneur du comité français pour l'Union internationale pour la conservation de la nature
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