CONSERVATOIRE DU LITTORAL

Le développement du Conservatoire du littoral

Au fil des années, le Conservatoire du littoral devient ainsi propriétaire de dizaines de milliers d’hectares. Ses compétences sont élargies, son fonctionnement adapté à sa nouvelle échelle, successivement par les lois du 27 février 2002, du 23 février 2005 et du 14 avril 2006. Son intervention est étendue au domaine public maritime, dont il peut se faire affecter certains espaces afin de prendre en compte le fonctionnement écologique d’ensemble des milieux, de la terre à la mer. Les phares, qui sont parmi les éléments les plus remarquables du patrimoine maritime bâti, automatisés puis remplacés par d’autres dispositifs de localisation, sont désormais confiés au Conservatoire du littoral.

À l’interface des zones d’aléas, le Conservatoire du littoral est le propriétaire le plus exposé aux effets du changement climatique (érosion, submersion, sécheresses, tempêtes). Il expérimente, avec les collectivités locales et les associations gestionnaires, des techniques douces d’adaptation. Il a initié et piloté un grand programme européen (« adapto ») explorant, face au changement climatique sur le littoral, des solutions fondées sur la nature. La gestion souple du trait de côte y est préférée à la généralisation de digues et d’enrochements aux coûts exorbitants et à l’efficacité illusoire.

Sur les zones humides côtières, dont les fonctions écologiques sont essentielles, et qui sont très menacées, le Conservatoire peut jouer également un rôle majeur : ses compétences ont été élargies aux communes riveraines des estuaires et deltas, et il peut ainsi, en continuité des cantons et communes littorales, s’intéresser à des ensembles naturels plus cohérents.

Des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité peuvent trouver leur place dans la gestion de certains espaces naturels. Le Conservatoire les accompagne. Par ailleurs, les espaces préservés par celui-ci sont en général largement ouverts au public, pour des activités de pleine nature. Lorsque la fréquentation devient trop abondante, des dispositifs permettent d’éviter qu’elle ne porte atteinte aux milieux et aux espèces qui y vivent.

Le statut domanial public inaliénable des terrains acquis et affectés est confirmé et renforcé. Les relations entre le Conservatoire du littoral, les propriétaires et les collectivités locales gestionnaires sont normalisées par des systèmes contractuels. L’établissement dispose d’une initiative plus grande dans la mise en place de zones de préemption, et le statut des quelque 900 « gardes du littoral », qui assurent sur le terrain la gestion et l’accueil, est consolidé.