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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS & MÉTIERS (CNAM)

Un grand établissement de formation professionnelle

Pendant le xxe siècle, le CNAM accroît ses ressources muséales, tout en devenant l’établissement phare de la formation dite professionnelle, qui démarre avec la loi Delors de 1971. Les chaires se multiplient tout comme les laboratoires de recherche, à l’image de l’Institut aérotechnique – destiné à faire progresser les connaissances des lois de l’aérodynamique – créé dans les Yvelines, à Saint-Cyr-l’École, grâce au mécène Henry Deutsch de la Meurthe (1846-1919) et inauguré en juillet 1911. Avec des fortunes diverses, cette vocation industrielle s'est développée au fil du temps, le CNAM se présentant désormais sous le triple aspect d'un institut de recherche technologique, d'un levier de promotion sociale dispensant une formation professionnelle aux adultes et d'une collection d’outils et de machines séduisant les férus de technique. L’institution s’insère donc bien dans le sillon de son fondateur l’abbé Grégoire qui, après avoir fortement affirmé l’articulation de la liberté et du travail, fournissait sa morale à l'industrieuse bourgeoisie : « C'est donc calculer en politique que d'ôter tout prétexte à l'ignorance, à la fainéantise, et de faire en sorte que rien ne soit à meilleur compte que la science et la vertu. »

Le Conservatoire porte toujours de manière volontariste ses trois grandes missions. Le musée des Arts et Métiers est l’un des plus reconnus au monde, avec 2 500 pièces exposées sur les 80 000 qu’il détient. Il présente notamment le pendule de Foucault dans sa célèbre chapelle ou des pièces uniques telles que le fardier de Cugnot ou l’avion n° 3 de Clément Ader. Le musée voit converger toutes les pièces technologiques constituant le patrimoine national de ce domaine.

Le CNAM transmet des compétences professionnelles à des demandeurs d’emploi ou à des actifs pour lesquels il représente une seconde chance, tout en misant sur des modes de transmission pionniers à l’image de la réalisation d’émissions de télévision ad hoc, dès les années 1950. Ce coup d’avance technologique a abouti à une politique ambitieuse de numérisation, débouchant sur le lancement en 2014 de formations massives ouvertes à distance (MOOC, Massive Open Online Course). Le CNAM forme chaque année plus de 70 000 auditeurs (nom donné aux personnes suivant les cours de cette institution), dont la moitié dans ses centres régionaux ou à l’international (Liban, Chine, Maroc, Madagascar…). Avec un personnel de quelque 2 000 salariés, c’est le bras armé des politiques publiques de formation tout au long de la vie des adultes.

Le CNAM développe, en outre, une recherche couvrant les principaux champs disciplinaires, avec une attention particulière aux applications économiques et sociétales et à l’innovation industrielle.

— Olivier FARON

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Écrit par

  • : professeur des Universités, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers

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