- 1. La consommation finale des ménages et la mesure de son évolution
- 2. Enquêtes « budget de famille » et « échelles d'équivalence »
- 3. Le partage du revenu entre la consommation et l'épargne
- 4. Apports de la sociologie des modes de vie
- 5. Le prix et la demande du consommateur
- 6. Une grille d'analyse économique et sociologique
- 7. Bibliographie
CONSOMMATION Dépenses de consommation
La consommation des ménages représente, pour la France, environ 60 p. 100 du produit intérieur brut, près du double des exportations et plus de trois fois le montant des investissements. C'est donc essentiellement elle qui contribue à la croissance de moyen terme. Elle sert, en outre, d'assiette à la plus grande partie des ressources fiscales alimentant les budgets publics. La consommation des ménages occupe donc une place centrale dans les grands agrégats macroéconomiques, mais son analyse laisse subsister des zones d'ombre.
Les données statistiques abondent, qu'elles proviennent du système de Comptabilité nationale (séries mensuelles sur la consommation des ménages en produits manufacturés, comptes trimestriels renseignant sur la consommation, les revenus et l'épargne, et comptes annuels détaillant la consommation à un niveau fin), d'enquêtes généralistes (telle l'enquête « budget de famille », réalisée tous les cinq ans, selon une approche harmonisée au niveau européen) ou spécialisées, issues du système statistique public ou du secteur privé (les « panels » de consommateurs davantage orientés vers les études de marketing). Cependant, la variété de ces sources ne fournit pas toujours l'information nécessaire pour les questions que les décideurs et les analystes se posent.
La consommation finale des ménages et la mesure de son évolution
Les comptes nationaux permettent d'étudier les évolutions de la consommation d'une sorte de « Français moyen ». Ils fournissent à la fois des résultats agrégés et un niveau de détail assez grand. Les séries les plus fines permettent de distinguer 297 postes. Ces données sont construites de façon à pouvoir décrire l'évolution de la consommation, produit par produit, année par année. Elles fournissent des séries de volumes et de prix. Par exemple, la part des produits des technologies de l'information et de la communication (T.I.C.) dans le budget des ménages est passée de 1,3 p. 100 à 4,2 p. 100 entre 1960 et 2005. Les Français consomment ces produits comme la moyenne européenne mais restent globalement moins équipés en téléphones mobiles. Au cours de la première moitié des années 2000, l'accès à haut débit a fait quadrupler le nombre des abonnés à Internet. Mais les conventions utilisées pour mettre à jour les données de ce type sont de plus en plus difficiles à respecter. Les producteurs et des intermédiaires commerciaux ont tendance, en effet, à proposer au consommateur des bouquets de produits indissociables, à multiplier les ventes promotionnelles et les soldes de toute nature. L'indice de prix pertinent est de ce fait plus complexe à élaborer, et par là, laisse planer un doute sur le sens et l'ampleur des évolutions de volume pour certains produits (transports par le train ou par l'avion, télécommunications, etc.). Néanmoins, les évolutions macroéconomiques sont assez aisément interprétables quand on descend ainsi au niveau le plus détaillé de la nomenclature de produits. Les évolutions des grands agrégats posent davantage de questions.
Dépenses de consommation finale
Les dépenses de consommation finale des ménages mesurent la valeur des dépenses effectuées par les ménages en biens et services, marchands ou non marchands. Sont également comptabilisés dans ces dépenses, l'autoconsommation de produits alimentaires, les avantages fournis par les employeurs à leurs salariés ou par l'armée aux militaires, les loyers fictifs des logements occupés par leurs propriétaires ou par les personnes logées gratuitement. Les services non marchands comptabilisés au titre des dépenses de consommation finale des ménages comprennent les paiements partiels des ménages aux administrations publiques (hôpitaux, crèches, organismes d'enseignement, musées, théâtres, établissements pour enfants ou adultes handicapés) et aux [...]
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Écrit par
- Nicolas HERPIN : sociologue, directeur de recherche, C.N.R.S.
- Daniel VERGER : inspecteur général de l'I.N.S.E.E., chef de l'unité méthodes statistiques
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