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VIBRANTE CONSONNE

On appelle « consonne vibrante » une consonne dans l'articulation de laquelle intervient la vibration d'un organe quelconque de la phonation (mais, le plus souvent, la pointe de la langue ou la luette : on parle alors respectivement de consonne apicale ou de consonne uvulaire). On distingue entre les vibrantes à un seul battement, articulées avec une sorte d'occlusion au niveau de la pointe de la langue, ou de la luette, et les vibrantes à plusieurs battements, articulées avec une suite d'occlusions et de relâchements. La vibrante apicale le plus courante est le [r] comme en espagnol ou en italien, son homologue uvulaire étant le [R], que l'on peut encore entendre dans certaines chansons de Mistinguett ou d'Yves Montand.

La distinction entre vibrante apicale et vibrante uvulaire peut être phonologiquement pertinente. C'est, par exemple, le cas en arabe, où on oppose marata (« il a épilé ») à maghata (« il a tiré »). Mais cette opposition n'est pas pertinente en français, l'alternance entre la vibrante apicale et la vibrante uvulaire étant un fait de variantes contextuelles ou libres, selon les cas. [r] et [R] y sont des réalisations d'un même phonème, puisque la commutation, lorsqu'elle est possible, ne change pas le sens de la chaîne linguistique dans laquelle elle intervient.

— Louis-Jean CALVET

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Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences humaines, professeur à la Sorbonne

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