BRANCUSI CONSTANTIN (1876-1957)
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Un solitaire bien entouré
Bien qu’il n’ait été inféodé à aucun mouvement, Brancusi a nourri des compagnonnages artistiques avec de nombreux artistes, parmi lesquels le compositeur Erik Satie, inventeur de la « musique d’ameublement » ou de formes musicales inédites telles que Trois morceaux en forme de poire, son compatriote le poète Tristan Tzara ou le photographe Man Ray. Deux personnalités, Marcel Duchamp et Henri-Pierre Roché, se sont particulièrement engagées à défendre, faire connaître et vendre des œuvres clés de Brancusi auprès de prestigieux collectionneurs américains. Par leur intermédiaire, John Quinn, le couple Arensberg ou Katherine Dreier lui ont acheté nombre de sculptures dans les années 1920 et ont ainsi largement soutenu sa carrière, contribuant à faire connaître son style singulier. Dès 1912 ou peut-être même avant, Constantin Brancusi et Marcel Duchamp ont mêlé relations amicales et négociations pécuniaires. Ils ont élaboré sur des décennies un dialogue profond et complexe, fondé pour partie sur un sens commun de l’humour ou de l’ironie et l’ambition de faire rayonner leur invention esthétique sans rechercher la « gloire [qui] est pire que la peste » au sein d’un monde de l’art contemporain compris comme une « arnaque », comme l’avançait Brancusi.
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Écrit par
- Paul-Louis RINUY : professeur d'histoire et de théorie de l'art contemporain, université de Paris VIII
Classification
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