LEVADITI CONSTANTIN (1874-1953)
Né à Galati (Roumanie), Constantin Levaditi, médecin français, est d'abord, en 1896, interne des hôpitaux à Bucarest et se consacre à des recherches expérimentales. Après avoir été préparateur du professeur Babes à Bucarest, il est nommé à Paris préparateur du professeur Charrin au Collège de France. Avant d'entrer à l'Institut Pasteur, où se déroulera toute sa carrière, un séjour à Francfort-sur-le-Main lui permet de participer aux travaux de Paul Ehrlich et de s'initier à ses nouvelles méthodes d'investigation dans le domaine de l'immunité et de la chimiothérapie.
À l'Institut Pasteur, élève d'Élie Metchnikoff et d'Émile Roux, il va contribuer à l'essor de la doctrine pastorienne. Son apport dans le traitement de la syphilis a été de première importance. En 1905, lorsque F. R. Schaudinn découvre le tréponème de la syphilis, Levaditi précise tout de suite une technique d'imprégnation argentique pour la recherche du parasite dans les coupes histologiques. Il situe le tréponème dans les différents points de l'organisme, depuis le chancre jusque dans les centres nerveux, puis l'étudie dans la syphilis congénitale et montre sa présence dans le placenta et l'ovule. Il inaugure ses travaux de virologie en démontrant, avec Landsteiner, que l'agent transmissible de la poliomyélite est un virus filtrant et, avec Arnold Netter, que des anticorps neutralisant les effets du virus apparaissent dans le sérum des malades et des convalescents.
Nommé à la faculté de médecine de Cluj en 1920 par le gouvernement roumain, il y donne trente leçons, puis, rappelé par Roux, vient reprendre sa place à l'Institut Pasteur. Désormais, il se consacre à trois thèmes d'expériences et de recherches : les virus, la syphilis, la chimiothérapie. En 1928, il est élu membre de l'Académie de médecine.
L'épidémie de poliomyélite de Suède, puis celle d'Alsace en 1930 lui donnent l'occasion de préciser les modes de transmission du virus et de confirmer l'origine hydrique de cette transmission. Outre le virus poliomyélitique, ses recherches portent sur les autres virus neurotropes : herpès, rage, zona, etc. Lorsque Wassermann eut appliqué au diagnostic de la syphilis la technique de la déviation de complément de Bordet et Gengou, il étudie la réaction, simplifie la méthode et montre la non-spécificité de son mécanisme malgré sa valeur pour le diagnostic de la maladie.
En chimiothérapie de la syphilis, l'étude des effets du Stovarsol, dérivé de l'arsenic, et surtout du « sel de Sauton », bismuthate de sodium préparé par Sazerac, lui a permis d'en préconiser l'usage à titre curatif et même préventif. Il fit, enfin, des recherches sur l'action antisyphilitique des divers antibiotiques, à la suite de la découverte par Mahoney de l'action curative rapide de la pénicilline.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean LEVADITI : professeur à l'Institut Pasteur
Classification
Autres références
-
LÉPINE PIERRE (1901-1989)
- Écrit par Léon LE MINOR
- 1 367 mots
Né à Lyon en 1901, Pierre Lépine s'engagea lui aussi dans la carrière médicale. Il fut externe, puis interne des hôpitaux de Lyon et, très tôt, s'intéressa au travail de laboratoire : au cours de ses études médicales, il fut moniteur de physiologie à la faculté des sciences, puis assistant de parasitologie...
-
POLIOMYÉLITE
- Écrit par Pierre LÉPINE
- 3 782 mots
- 2 médias
...1909, à Vienne, K. Landsteiner et E. Popper transmirent la maladie au singe à partir de la moelle d'un enfant mort de paralysie infantile. À Paris, C. Levaditi et K. Landsteiner démontraient que le virus est filtrable et transmissible par passages en série de singe à singe. La maladie du singe reproduit...