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CONSTRUCTION DE L'ORGANISME ET GÉNÉTIQUE

C'est en étudiant l'étrange mouche mutante Antennapedia, qui porte des pattes à la place des antennes, qu'Edward Lewis du California Institute of Technology, eut l'intuition de l'existence de gènes indispensables au développement précoce de l'organisme : les gènes homéotiques, en référence au travail du Britannique William Bateson qui avait identifié en 1894 le phénomène d'homéose, par lequel un segment du corps est remplacé par un autre. En 1978, Lewis expose sa théorie dans la revue britannique Nature : chaque homéogène s'exprime dans un segment donné du corps, dont il va guider la différenciation. L'ordre des segments le long de l'axe du corps est le même que celui des homéogènes sur le chromosome. Si l'homéogène est muté, le segment du corps adoptera un autre destin, comme on le voit chez Antennapedia. Cette théorie novatrice a été avérée au cours des années 1980, avec l'isolement par l'Allemande Christiane Nüsslein-Volhard et l'Américain Eric Wieschaus – avec qui Lewis partagera le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1995 – de nombreux gènes homéotiques chez la mouche, puis chez les Mammifères. Ces homéogènes codent des facteurs de transcription qui régulent l'expression d'autres gènes. Mais, aujourd'hui encore, on comprend mal la manière dont est contrôlée l'expression des homéogènes.

— Nicolas CHEVASSUS-AU-LOUIS

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