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CONSUL, Rome

Les deux consuls occupent la plus haute magistrature de Rome. Héritiers des rois, ils ont repris leurs pouvoirs : ils possèdent l'imperium domi et militiae (commandement civil et militaire), la potestas (capacité d'intimer des ordres), ils peuvent réunir le Sénat et le peuple, intervenir en justice (coercitio) et prendre les auspices (ils interprètent les avis des dieux en observant le vol des oiseaux). Ils sont cependant soumis aux mêmes contraintes que celles qui pèsent sur les autres magistrats : ils constituent un collège (de deux membres), et leur charge, qui est aussi un honneur, est soumise à l'élection par les comices centuriates ; elle est annuelle, mais l'itération immédiate (renouvellement du pouvoir) est interdite. Leurs privilèges expriment la « majesté » du peuple romain : ils sont précédés par douze licteurs qui tiennent des faisceaux, portent une toge prétexte et possèdent un siège « curule » ; ils donnent leurs noms à l'année (on dit que tel événement s'est passé « sous le consulat de X et de Y »). En cas de crise, le Sénat leur remet tout le pouvoir par le sénatus-consulte ultime (« Que les consuls veillent à ce que l'État ne souffre aucun dommage ») ; ils peuvent alors nommer un dictateur. Si un consul « ordinaire » meurt en poste, il est remplacé par un « suffect ». Après son année de charge, le magistrat peut conserver son pouvoir, mais il l'exerce alors en province (c'est un imperium maius), et il porte le titre de proconsul.

Sous l'Empire, le souverain confisque à son profit tous les pouvoirs réels. Mais les titres restent, sont très recherchés, et les épithètes se multiplient (consul désigné, ordinaire, ancien consul ou consulaire, et nombreux consuls suffects, désignés tout au long de l'année). La magistrature suprême est alors réduite au rang d'une légion d'honneur.

— Yann LE BOHEC

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