- 1. Le mode d'action des pilules contraceptives
- 2. Des millions de femmes sous pilules combinées
- 3. Des pilules de moins en moins dosées
- 4. Vingt décès annuels pour quatre millions d'utilisatrices
- 5. Mises en garde et déremboursement
- 6. Un risque modulé par d'autres facteurs
- 7. La pilule progestative
- 8. Contraception d'urgence
- 9. Ne pas céder à la panique induite par les médias
- 10. Bibliographie
CONTRACEPTION HORMONALE
Contraception d'urgence
Au début des années 1980, un gynécologue canadien, Albert Yuzpe, proposait une méthode de contraception « a posteriori », pouvant être utilisée après un rapport non protégé ou en cas de rupture de préservatif. Elle consistait à prendre deux comprimés d'une pilule combinée normodosée en œstrogène, puis deux autres douze heures après. Depuis des pilules progestatives ont été commercialisées spécifiquement pour la contraception d'urgence, qui sont plus efficaces et mieux tolérées. Deux spécialités contenant un seul comprimé de 1,5 mg de lévonorgestrel sont disponibles en France, qui peuvent être achetées sans ordonnance en pharmacie et sont délivrées gratuitement aux mineures. Elles agissent probablement en inhibant l'ovulation, mais aussi l'implantation de l'œuf fécondé. Le comprimé doit être pris de préférence dans les 12 heures qui suivent le rapport et au plus tard dans les 72 heures. Son efficacité préventive est de 95 p. 100 s'il est pris dans les premières 24 heures (95 p. 100 des grossesses attendues sont évitées), 85 p. 100 entre 24 et 48 heures et 58 p. 100 entre 48 et 72 heures. Cette efficacité relative doit faire de la contraception d'urgence une méthode d'exception. En cas de grossesse, le risque de malformation fœtale ne semble pas augmenté. En revanche, il pourrait y avoir un risque accru de grossesse extra-utérine. Une autre contraception d'urgence a été développée plus récemment, à base d'un modulateur des récepteurs de la progestérone, qui a l'intérêt de pouvoir être prise jusqu'à cinq jours après le rapport non protégé. Mais elle n'est délivrée que sur ordonnance. Il est à noter que la contraception d'urgence peut aussi être réalisée par la pose d'un stérilet en cuivre jusqu'à cinq jours après le rapport non protégé. Celui-ci est ensuite laissé en place pour une contraception de longue durée. C'est la méthode d'urgence la plus efficace (99 p. 100 d'efficacité), mais elle implique une consultation médicale rapide.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Chantal GUÉNIOT : docteur en médecine
Classification
Médias
Autres références
-
PILULE CONTRACEPTIVE
- Écrit par Christiane SINDING
- 208 mots
Les premiers essais de contrôle hormonal de la conception furent entrepris en Allemagne dès les années 1920. Aux États-Unis, Gregory Pincus mène, à la Worcester Foundation, des recherches sur la fécondation chez les Mammifères, et montre qu'on peut contrôler la fécondation chez l'animal par l'administration...
-
NEUWIRTH LUCIEN (1924-2013)
- Écrit par François AUDIGIER
- 703 mots
- 1 média
...proposition de loi abrogeant la loi de 1920 criminalisant la propagande anticonceptionnelle. Pour défendre son texte sur la régulation des naissances (loi sur la pilule contraceptive qui portera bientôt son nom), il rédige un ouvrage (le Dossier de la pilule, 1967) qu’il présente dans les médias.... -
PROGESTATIFS
- Écrit par Dominique BIDET , Jean-Cyr GAIGNAULT et Jacques PERRONNET
- 588 mots
Sous le terme de progestatifs on regroupe l'hormone naturelle, la progestérone, et toutes les molécules artificielles capables d'induire à des degrés divers des réponses biologiques. La progestérone est l'un des intermédiaires possibles de la biosynthèse des hormonesstéroïdes...