CONTREDANSE
Danse populaire connue dès le xvie siècle. La contredanse est d'origine anglaise ; selon certains, son nom viendrait de country-dance, danse villageoise ; d'autres préfèrent contra saltare, danser vis-à-vis, l'un en face de l'autre. Cette danse était en effet exécutée soit en cercle (round) soit en front (long way), les couples se faisant vis-à-vis. On la rencontre chez les virginalistes anglais, après Byrd ; elle pénètre en France, à la fin du xviie siècle, sous le nom d'anglaise (comme chez Campra, Chédeville, Rameau...). Elle fut ensuite introduite en Allemagne sous le nom de française. Elle est à deux temps, de tempo vif, et débute sur le second temps. Elle figura dans les opéras-ballets jusqu'à la fin du xviiie siècle. De son évolution naquirent le cotillon (xviiie s.), puis le quadrille (xixe).
Dans le classicisme viennois, tout particulièrement chez Mozart et chez le jeune Beethoven, la contredanse — ordinairement à 2/4 ou à 6/8 —, divisée en deux parties, fait figure de divertissement fort aristocratique en regard des séries quasi parallèles de ländler et d'allemandes. Elle est alors bien loin de son origine populaire. Les Six Contredanses, pour deux violons et basse (K. 462), furent écrites à Vienne par Mozart entre 1786 et 1788. Par la suite, deux hautbois et deux cors furent ajoutés à l'œuvre. C'est pratiquement pour une formation instrumentale semblable que Mozart intercala des contredanses dans ses Deux Menuets (K. 463), écrits pour deux violons, une basse, deux hautbois, un basson et deux cors. Les Douze Contredanses de Beethoven datent de 1800-1801 et furent publiées en 1802.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
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