Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CONVERSATIONS AVEC CÉZANNE, Émile Bernard Fiche de lecture

La théorie par aphorismes

<it>La Montagne Sainte-Victoire</it>, P. Cézanne - crédits :  Bridgeman Images

La Montagne Sainte-Victoire, P. Cézanne

« Les causeries sur l'art sont presque inutiles. » En dépit de cette affirmation, Cézanne sait se montrer loquace lorsqu'il s'agit du métier, adressant à ses émules des préceptes devenus proverbiaux : « quand la couleur a sa richesse, la forme a sa plénitude » ou « traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône... ». Parfois, au détour d'une phrase, il dévoile le fond d'une pratique tenue jalousement secrète. Ainsi, pour saisir le fondement sériel des Sainte-Victoire, on peut juxtaposer deux de ses formules, « j'ai besoin de connaître la géologie » avec « le Louvre est le livre où nous apprenons à lire ». Classique et se posant en rival de Poussin, son discours résonne pourtant de prochains accents futuristes : « L'État c'est nous... la peinture c'est moi ; qu'on foute le feu au Louvre. » N'osant imaginer son rôle fondateur de l'art du nouveau siècle, ce solitaire s'épanche en admirant Tintoret : « Ah ! avoir des élèves ! »

— Claude FRONTISI

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, président du centre de recherche Pierre-Francastel

Classification

Média

<it>La Montagne Sainte-Victoire</it>, P. Cézanne - crédits :  Bridgeman Images

La Montagne Sainte-Victoire, P. Cézanne