CONVEXITÉ Fonctions convexes
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Cas de la dimension 1
L'exemple des fonctions convexes définies sur R est instructif pour l'étude ultérieure des fonctions convexes définies sur Rn, ou même sur des espaces vectoriels topologiques. En outre, ce cas a un intérêt propre pour la définition d'une classe intéressante d'espaces : les espaces d'Orlicz. Dans tout ce chapitre 2, f est une fonction convexe propre définie sur R.
Supposons que x1, x2, x3 soient dans dom (f ) et vérifient x1 ≤ x2 ≤ x3 ; en remarquant que :


L'utilisation des inégalités (3) permet de montrer que, en tout point intérieur à dom f, la fonction f admet une dérivée à droite f d′(x) et une dérivée à gauche f g′(x) et qu'on a, en outre, f g′(x) ≤ f d′(x). De plus, f ′d(x) est croissante et continue à droite sur l'intérieur de dom f. Si x0 est un point intérieur à dom f tel que f (x0) = 0, pour tout x intérieur à dom f, on peut écrire :

Les N-fonctions
Considérons maintenant les fonctions convexes définies sur R à valeurs dans R et qui admettent une représentation de la forme :



Les N-fonctions vérifient, en outre, les inégalités :

Soit f une N-fonction exprimée sous la forme (4) ; posons :

Si ϕ est continue strictement croissante, ψ est la fonction réciproque de ϕ.
Remarquons qu'à un intervalle sur lequel ϕ est constante correspond un saut de la fonction ψ et qu'à un saut de la fonction ϕ correspond un intervalle sur lequel ψ est constante ; si l'on rajoute aux courbes représentatives de ϕ et de ψ les segments verticaux qui correspondent aux sauts des fonctions ϕ et ψ (ce sont les seules discontinuités possibles puisque ces fonctions sont monotones), on obtient des courbes symétriques par rapport à la première bissectrice. Une démarche analogue effectuée sur la fonction ψ redonne la fonction ϕ.
Si, maintenant, on pose :

L'inégalité suivante, appelée inégalité de Young, dont la signification géométrique obtenue en interprétant f (x) et g (y) comme des aires est suggérée sur la figure,a lieu :

L'égalité est atteinte lorsque x ≥ 0 et y = ϕ (x) ; si bien que l'on a :



Cette inégalité a une interprétation géométrique simple en introduisant le point M d'abscisse x sur la droite D passant par l'origine de coefficient directeur y et le point N d'abscisse x sur la courbe représentative de g ; alors :

Remarquons que, si f est dérivable, la tangente au graphe de f en N0 est parallèle à la droite D et l'équation de cette tangente est t(x) = xy − g(y). La fonction g est la transformée de Legendre de f.
On peut aussi dire que la fonction t(x) = xy − g(y) est la plus grande fonction affine de coefficient directeur y qui minore f.
Si p > 1, la fonction f (x) = |x|p/p est un exemple de N-fonction ; pour x > 0, on a f′(x) = xp-1 et (f′)-1(x) = xq-1, où 1/p + 1/q = 1 ; par conséquent la fonction g conjuguée de f est définie par g(x) = |x|q/q.
Les espaces d'Orlicz
Soit f une N-fonction, notons lf l'ensemble des suites réelles (xi)i≥0 telles qu'il existe α > 0 pour lequel :


On peut montrer que lf est aussi l'ensemble des suites réelles (xi)i≥0 telles que :

On définit alors une autre norme sur lf en posant :

Cette norme est équivalente à la première ; plus précisément :

Lorsque f vérifie, en outre, la condition :





L'application de ces considérations à la N-fonction f (x) = |x| p/p, avec p > 1, donne pour espace d'Orlicz de suites l'espace lp (cf. espaces vectoriels normés). Une étude analogue peut être conduite dans le cadre de l'intégration, en définissant l'ensemble Lf (K) des fonctions x(t), définies à un ensemble de mesure nulle près, d'un compact K de Rn, à valeurs dans R telles qu'il existe α > 0 pour lequel on a :

Comme dans le cas des suites, Lf(K) est aussi l'ensemble des fonctions x(t) pour lesquelles :

Lf(K) muni de l'une des deux normes équivalentes :

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Écrit par
- Robert ROLLAND : maître assistant à la faculté des sciences de Marseille-Luminy
Classification
Médias
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