- 1. Contexte des Nations unies : la Convention sur la diversité biologique
- 2. La vision intégrative du cadre mondial de la biodiversité
- 3. Protéger, restaurer, maintenir une biodiversité fonctionnelle
- 4. Réorganiser les techniques et l’économie, adopter des styles de vie plus sobres
- 5. Perspectives
- 6. Bibliographie
COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ
La quinzième conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (dite COP 15 – Conference of the Parties), initialement prévue en 2020 en Chine (dans la ville de Kunming) et reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19, s’est finalement tenue au palais des Congrès de Montréal (Canada), du 6 au 19 décembre 2022, sous présidence chinoise. Encore appelée Conférence de Montréal de 2022 sur la biodiversité, elle s’est conclue, non sans difficulté et in extremis, par l’adoption de six textes, dont le plus important est un plan stratégique appelé « cadre mondial de la biodiversité ».
Ce cadre mondial présente cinq grandes avancées pour la biodiversité par rapport aux objectifs précédents adoptés par les États parties à la convention. En premier lieu, il indique que les enjeux de protection de la biodiversité sont présents dans tous les territoires, y compris agricoles et urbains. Il ajoute des objectifs de protection de l’intégrité des écosystèmes et de la diversité génétique des espèces sauvages, de déploiement de solutions fondées sur la nature. Il fixe aussi des objectifs précis et quantifiés dans la réduction des pressions, fertilisants, pesticides, plastiques. Il distingue les responsabilités respectives des États – qui doivent réguler –, du monde économique et financier – qui doit réduire et être transparent sur ses impacts directs et indirects –, du consommateur – qui doit rendre sa consommation plus sobre. Enfin, il souligne l’importance de l’inclusivité, en ce qui concerne le genre, les droits des peuples autochtones et des communautés locales, avec des modalités pratiques concernant l’accès à la biodiversité et à la connaissance.
Contexte des Nations unies : la Convention sur la diversité biologique
La notion de biodiversité et la mise en évidence de son importance écologique et sociale émergent lors du Sommet de la Terre, sous l’égide de l’ONU à Rio de Janeiro en juin 1992, en même temps que les deux autres enjeux que sont le changement climatique et la lutte contre la désertification. Trois conventions sont issues de ce sommet, dont la Convention sur la diversité biologique. Alors que, trente ans plus tard, cette dernière n’est toujours pas parvenue à enrayer le déclin de la biodiversité, on constate toutefois quelques avancées notables dans l’analyse des problèmes et la proposition de politiques publiques.
Rappelons que cette convention définit la biodiversité selon deux dimensions qui sont complémentaires :
– la diversité du vivant avec ses trois composantes (au niveau des espèces ou diversité spécifique ; au sein des espèces ou diversité génétique ; au niveau des interactions entre les êtres vivants ou diversité écosystémique) et les complexes écologiques formés par ce monde vivant ;
– les impacts de l’homme sur la biodiversité et les écosystèmes, nécessitant d’en restaurer l’intégrité pour retrouver un fonctionnement nécessaire à une bonne qualité de vie humaine.
En conséquence, la Convention sur la diversité écologique énonce trois objectifs : protéger cette diversité biologique, utiliser durablement ses éléments, et partager les avantages liés à son utilisation. Elle a été ratifiée par 196 États, à l’exception notable des États-Unis qui l’ont signée mais ne l’ont jamais entérinée.
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Écrit par
- Denis COUVET : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
- Hélène SOUBELET : docteure vétérinaire, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
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Médias