- 1. Contexte des Nations unies : la Convention sur la diversité biologique
- 2. La vision intégrative du cadre mondial de la biodiversité
- 3. Protéger, restaurer, maintenir une biodiversité fonctionnelle
- 4. Réorganiser les techniques et l’économie, adopter des styles de vie plus sobres
- 5. Perspectives
- 6. Bibliographie
COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ
La vision intégrative du cadre mondial de la biodiversité
La COP 15 avait une mission d’une importance particulière. Elle devait réviser les objectifs d’Aichi, adoptés en 2010 lors de la COP 10 qui s’est tenue en octobre à Nagoya (Japon), en fixer de nouveaux pour 2030 dans le cadre d’une perspective de « vivre en harmonie avec la nature » en 2050. Elle s’est inspirée du rapport spécial de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais IPBES pour Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, l’équivalent du GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – pour la biodiversité), publié en 2019, qui dresse un tableau alarmant de la dynamique de la biodiversité : un million d’espèces (animales et végétales) sont menacées d’extinction et pourraient disparaître d’ici 2100 ; la biomasse des mammifères sauvages, représentant à présent moins de 5 % de celle des mammifères, a chuté de 95 % depuis la préhistoire, en raison de l’emprise humaine sur la biosphère ; la plupart des fonctions régulatrices des écosystèmes, notamment la pollinisation et la régulation globale du climat, sont en déclin. En réponse, l’IPBES propose la notion de « changement transformateur », qu’elle définit comme « une réorganisation fondamentale, systémique, des facteurs économiques, sociaux, technologiques, y compris les paradigmes, les objectifs et les valeurs ».
Le cadre mondial de la biodiversité, dit accord de Kunming-Montréal, décline cette notion de changement systémique, c’est-à-dire prenant en compte de multiples paramètres, en faisant des recommandations concernant à la fois les facteurs directs (déforestation, pollutions...) et indirects (modèles techniques et économiques, modes de vie…) responsables de la dégradation de la biodiversité. Les cinq autres textes adoptés l’accompagnent en proposant des indicateurs de suivi, des méthodes de cadrage des rapports des États, la mise en place des moyens nécessaires à l’application de ces recommandations.
Les vingt-trois cibles de ce cadre mondial de la diversité suggèrent deux grands types de changements transformateurs complémentaires : ceux centrés directement sur la nature, et ceux concernant les relations des sociétés avec la biodiversité, à travers leur organisation socioéconomique et leurs valeurs.
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Écrit par
- Denis COUVET : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
- Hélène SOUBELET : docteure vétérinaire, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
Classification
Médias