- 1. Contexte des Nations unies : la Convention sur la diversité biologique
- 2. La vision intégrative du cadre mondial de la biodiversité
- 3. Protéger, restaurer, maintenir une biodiversité fonctionnelle
- 4. Réorganiser les techniques et l’économie, adopter des styles de vie plus sobres
- 5. Perspectives
- 6. Bibliographie
COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ
Réorganiser les techniques et l’économie, adopter des styles de vie plus sobres
Alors que les actions précédentes interviennent directement sur la biodiversité, les recommandations suivantes sont plus indirectes, s’inscrivant au cœur du fonctionnement des sociétés, leurs objectifs étant de transformer les systèmes de production et de consommation pour enrayer l’érosion du vivant et maintenir des conditions acceptables pour les humains.
Réorganisation économique
Si la cible 14 précise que la biodiversité doit être présente dans toutes les politiques publiques, la cible 15 définit les responsabilités du monde économique et financier qui est tenu de réduire ses impacts, directs et indirects, sur l’ensemble de ses chaînes de valeur. Elle rappelle que les États ont la responsabilité de réguler leurs activités par des lois, des subventions et taxes, des incitations, de la fiscalité. La cible 15 précise que les entreprises ont l’obligation de fournir des informations à leurs clients, afin qu’ils puissent adopter des modes de consommation plus sobres, objet de la cible 16. Plus ponctuelle, la cible 18 appelle à la réduction des subventions dommageables à la biodiversité.
Transiter vers des styles de vie plus sobres
Le devenir des écosystèmes et de la réorganisation économique dépend des actions et attentes des citoyens, des modes de consommation. L’IPBES insiste sur le rôle moteur, systémique, d’attentes et demandes matérielles plus sobres, afin de rendre les impacts humains compatibles avec les limites planétaires : réduction de la consommation énergétique, de la consommation alimentaire par la diminution de la demande en protéines animales, sucre, gras, dans les pays les plus riches. La sobriété aurait des bénéfices sur la santé, diminuant les risques liés à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires…
En matière d’aspiration humaine, il s’agit d’embrasser une diversité de conceptions de la vie « bonne », que celle-ci ne soit pas en priorité associée à une consommation matérielle toujours plus importante, mais soit plus riche en loisirs, actions concrètes, actes immatériels, relations entre les humains et les autres êtres vivants…
Les cibles 13 à 23 de ce cadre mondial soulignent que celui-ci doit être déployé de manière inclusive et participative, en sollicitant et faisant intervenir de manière équilibrée toutes les parties prenantes, genres (hommes, femmes, LGBTQ+), jeunes, peuples autochtones et communautés locales.
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Écrit par
- Denis COUVET : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
- Hélène SOUBELET : docteure vétérinaire, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
Classification
Médias