COPÉPODES
Reproduction et développement
Chez les copépodes, à de très rares exceptions près, les sexes sont séparés, ce qui les oppose aux cirripèdes où l'hermaphrodisme est au contraire la règle.
Un dimorphisme sexuel en relation avec l'accouplement existe chez les formes libres. Les antennules du mâle présentent une adaptation qui en fait un appareil de contention de la femelle au moment de la copulation. Il s'agit tantôt d'une courbure particulière des deux appendices, tantôt d'une différenciation de l'un des deux seulement. La dernière paire de pattes thoraciques peut également être modifiée et faciliter la fixation des spermatophores, ampoules contenant les spermatozoïdes, sur la femelle. Les œufs fécondés forment deux sacs très caractéristiques des copépodes, appendus aux orifices génitaux de celle-ci (Oithona plumifera). Les œufs éclosent au stade nauplius (cf. crustacés). La larve subit une série de mues, passe par un stade métanauplius et parvient à un stade propre aux copépodes, le stade copépodite , au cours duquel elle subit encore plusieurs mues avant d'acquérir la forme définitive de l'adulte.
Chez les parasites, le dimorphisme sexuel est en général très accentué : le mâle, plus petit, est souvent libre ou semi-libre et, de ce fait, moins modifié que la femelle. Dans d'autres cas, il est minuscule et, tout au long de sa vie, reste fixé sur la femelle.
Les modalités de la reproduction sont extrêmement variées et souvent complexes ; deux exemples en donneront une idée. Chez Lernaeocera branchialis (Lernaeoida), l'éclosion se produit, comme chez les formes libres, au stade nauplius (a). Les larves, au stade copépodite (b), se fixent sur les branchies d'un poisson plat, subissent plusieurs mues et constituent des sortes de nymphes (c) d'où émergent des individus sexués. Le mâle (d) et la femelle (e) s'accouplent. Le premier continue sa vie pélagique et meurt ; la seconde va se fixer sur les branchies d'un autre poisson, un Gadidae. La région antérieure se différencie en un appareil d'ancrage et de succion et s'enfonce profondément dans les tissus de l'hôte, le corps s'allonge (f) et l'animal acquiert sa forme définitive (g) : un sac de 4 cm de longueur au plus, auquel est fixé un peloton de cordons ovigères.
Un type bien différent de reproduction s'observe chez les Monstrilloida qui sont parasites internes pendant une partie de leur existence seulement. Chez Haemocera danae par exemple, les adultes, mâles et femelles, mènent une vie planctonique ; leur aspect est assez voisin de celui des formes libresa, mais leur tube digestif est incomplet. Les jeunes éclosent à l'état de nauplius (b'). Privés de tube digestif, armés de fortes mandibules en crochet, ils se fraient un passage à travers les tissus d'une annélide, perdent leur cuticule et se trouvent réduit à l'état d'une masse cellulaire (c′) qui passe dans le système vasculaire de l'hôte. Cette masse s'accroît, développe de longs lobes à rôle nourricier (d′ et e′) ; les organes se différencient et une dernière métamorphose donne un adulte (f')qui fait éclater les tissus de l'annélide et se trouve libéré.
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Écrit par
- Jacques FOREST : professeur émérite, Institut océanographique
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