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COR D'HARMONIE

Cor - crédits : Éditions J.M. Fuzeau (Courlay, France)

Cor

Instrument à vent de la famille des cuivres, le cor d'harmonie présente une courbure prononcée alliée à un tube régulièrement conique. Alors que cette courbure – devenue au cours des âges un cercle complet et même multiple – est une simple caractéristique physique, sans influence sur le timbre de l'instrument, la forme conique constitue en revanche un caractère fondamental qui distingue le cor des trompettes, dont le tube est cylindrique sur la plus grande partie de leur longueur.

Le cor d'harmonie présente une autre caractéristique essentielle : une embouchure en entonnoir, qui diffère radicalement de toutes celles – à cuvette – qui sont utilisées pour les trompettes, trombones, tubas, cornets, bugles, cors de chasse anciens et modernes. C'est à cette embouchure particulière que le cor d'harmonie doit son timbre caractéristique, sombre et doux, qui l'oppose à la clarté métallique de la trompette.

Son maniement est relativement aisé puisqu'il peut, par conception, être baissé d'une quarte, ou même d'une quinte, demi-ton par demi-ton, au moyen de tons (ou corps) de rechange, qui sont des fragments de tube amovibles : en ajoutant des tons à la branche d'embouchure d'un cor en sol, on le transforme en un cor en sol bémol, en fa, en mi, en mi bémol, en ou en ut.

Histoire

Le cor d'harmonie apparaît au début du xviiie siècle. Le nom même de cor indique les origines de ce type d'instrument : la corne d'un animal ; dans la plupart des langues, les mots pour désigner la corne et le cor sont les mêmes (french horn en anglais, Horn en allemand, corno en italien, cuerno en espagnol...).

Il est cependant difficile de tracer une frontière précise entre les cors et les trompettes avant que le cor de chasse n'ait évolué pour donner naissance au cor d'harmonie, de nombreux instruments anciens pouvant être considérés comme les ancêtres des uns et des autres. En raison de leur forme conique, il est toutefois naturel de considérer qu'appartiennent à la famille des cors des instruments comme le cor pastoral et le cor des Alpes (Alpenhorn), dont les homologues se rencontrent dans toutes les régions du monde, et les cors droits en métal que les Tibétains utilisent dans leurs cérémonies rituelles, ainsi, bien évidemment, que le cor de chasse. On notera que le cor anglais est un hautbois, c'est-à-dire un instrument à vent de la famille des bois.

À la fin du xviie siècle, les compositeurs commencent à demander des cors plus petits que les cors de chasse, malcommodes au sein d'un orchestre. Un facteur de Nuremberg, Friedrich Steinmetz, parvient le premier à réduire les dimensions de l'instrument en l'enroulant deux fois et demie sur lui-même, faisant de lui un cor d'orchestre.

Durant la première moitié du xviiie siècle apparaissent, dans les listes de titulaires de presque tous les orchestres de cour, les noms de cornistes qui ne sont pas associés au cor de chasse. En 1738, l'orchestre de Hambourg engage ainsi quatre cornistes d'harmonie. En 1754, Paris nomme titulaires deux joueurs de cor d'harmonie. À la fin du xviiie siècle, il n'y avait sans doute en Europe plus un seul orchestre qui ne comportât au moins deux cornistes d'harmonie.

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

Classification

Médias

Cor - crédits : Éditions J.M. Fuzeau (Courlay, France)

Cor

Cor d'harmonie : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cor d'harmonie : exemple sonore (1)

Cor d'harmonie : exemple sonore (2) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cor d'harmonie : exemple sonore (2)