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CORAÏS ou KORAÏS ADAMANTIOS (1748-1833)

Philologue, écrivain autant érudit qu'humaniste, Coraïs a été considéré comme le père de la littérature grecque moderne. Prônant la renaissance du classicisme, il posa ainsi les fondements intellectuels de la lutte des Grecs pour l'indépendance.

Fils d'un négociant de Smyrne (Izmir), Coraïs étudia la médecine à l'université de Montpellier et, en 1788, il alla s'installer à Paris pour y entamer une carrière littéraire. Ses premiers travaux sont des éditions de traités de médecine anciens. Ses principales œuvres littéraires sont une Bibliothèque de littérature grecque de dix-sept volumes qu'il composa entre 1805 et 1826 et les neuf volumes de Parerga, regroupés entre 1809 et 1827. La Bibliothèque contient des œuvres historiques, politiques, philosophiques et scientifiques d'auteurs classiques qu'il dota de préfaces en grec moderne.

Convaincu que les Grecs de son époque ne retrouveraient force et unité que grâce à la renaissance de leur héritage classique, Coraïs se servit de ses écrits pour faire prendre conscience à ses compatriotes du rôle de cet héritage dans leurs aspirations nationales. Son œuvre la plus durable est la création d'une nouvelle langue littéraire grecque ; il élimina de la langue populaire (démotique) les éléments étrangers et combina ce qu'elle avait de meilleur avec le grec classique. Son Atakta, écrit entre 1828 et 1835, est le premier dictionnaire de grec moderne, et les écrivains grecs des générations suivantes lui sont redevables de ces innovations linguistiques.

Témoin de la Révolution française, Coraïs a trouvé la source de son inspiration intellectuelle dans le siècle des Lumières. Partisan d'un libéralisme laïque, il rejetait à la fois l'héritage orthodoxe de l'Empire byzantin et la langue liturgique de l'Église comme base de la nouvelle langue grecque moderne. Il exerça une énorme influence dans le monde grec, mais son scepticisme religieux lui aliéna les patriotes grecs, qui considéraient la guerre d'indépendance comme un combat destiné à restaurer l'autorité de l'Église sur les infidèles et à reprendre Constantinople, l'ancienne Byzance.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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