CORÈ & COUROS, sculpture
Statue féminine, la korè (plur. korai) apparaît au début de la sculpture monumentale grecque (milieu du ~ viie s.) et se maintiendra jusqu'à la fin de l'archaïsme (~ 480 env.). Ce type, dont l'origine doit être cherchée en Égypte et en Mésopotamie, demeure particulièrement constant. Il représente toujours une figure féminine debout, les pieds joints ou, parfois, le pied gauche légèrement avancé, les deux bras pendants, ou bien un bras levé pour tendre une offrande tandis que l'autre tient un pli du vêtement. Le traitement de la corè marquera toutefois une nette évolution vers un naturalisme identique à travers tout le monde grec. Cette particularité est certainement due aux artistes qui, dès cette époque, voyagent beaucoup et atténuent ainsi les caractères régionaux qui pourraient faciliter, actuellement, la répartition précise de ces productions par ateliers ou par écoles. On notera cependant qu'à l'ouest le type est plus mince et plus gracile qu'à l'est. Ces korai sont généralement sculptées dans le marbre, rarement dans le calcaire. Souvent, elles sont faites de plusieurs pièces assemblées. Les détails du visage (yeux), les accessoires (attributs et bijoux) sont fréquemment ajoutés et traités dans un autre matériau ; mais c'est surtout la décoration peinte qui anime la statue par une polychromie héritée de la palette égyptienne. On connaît fort mal la signification du type iconographique de la korè ; les riches trouvailles effectuées en 1885 sur l'Acropole par Panaghiótis Kavvadhiás inclinent cependant à n'y voir que des offrandes, disposées seules ou en groupe, particulièrement à la mode dans la seconde moitié du ~ vie siècle à Athènes.
Au ~ viiie siècle et au début du ~ viie, la Grèce produisit de nombreux petits bronzes représentant des figures masculines debout, de face, qui, avec les trois statuettes trouvées dans le temple d'Apollon à Dréros (Crète, ~ 650 env.) et les autres documents de type dédalique exhumés à Delphes, Samos et Gortyne, annoncent toute la série des kouroi (sing. kouros) qui marquent les premières réalisations de statuaire monumentale, liées à l'apparition d'une véritable architecture religieuse. Les recherches effectuées pour tenter de cerner l'origine du type du kouros (jeune homme, en grec) semblent indiquer aujourd'hui qu'il faut attribuer aux régions ioniennes et aux Cyclades un rôle au moins aussi important qu'à la Crète — si toutefois on ne doit pas considérer cette dernière simplement comme un grand centre artistique dont les ateliers auraient, dès le ~ viie siècle, produit de nombreuses sculptures d'après un type importé de l'Est. Le kouros représente un jeune homme — identifié souvent comme Apollon — nu, debout, la jambe gauche généralement avancée pour figurer l'attitude de la marche, les bras tendus le long du corps. Il est sans doute influencé par les créations plastiques de l'Égypte et de la Mésopotamie. Gisela Richter (Kouroi, Archaic Greek Youths, 1960, Londres) s'est livrée à une étude typologique et chronologique du kouros d'après des critères externes, particulièrement des comparaisons avec la peinture des vases, comparaisons qui lui permirent de remarquer de nettes ressemblances avec les débuts de la céramique athénienne, ainsi que d'après des critères internes, surtout par un regroupement stylistique fondé sur une théorie de l'évolution dans le rendu anatomique. L'auteur définit six groupes chronologiquement ordonnés :
615-590 Sounion
590-570 Orchomène-Thera
575-550 Tenea-Volomandra
555-540 Melos
540-520 Anavysos-Ptoon 12
520-485 Ptoon 20
Le groupe de Sounion, qui rassemble les documents de la première série, est caractérisé par une conception abstraite[...]
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Écrit par
- Martine Hélène FOURMONT
: archéologue, rédacteur en chef de la
Revue archéologique , ingénieur du C.N.R.S., Institut de recherche sur l'architecture antique, Centre de documentation photographique et photogrammétrique
Classification
Médias
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