CORÉE DU NORD
Nom officiel | République populaire démocratique de Corée (KP) |
Chef de l'État et du gouvernement | Kim Jong-un (depuis le 11 avril 2012) |
Capitale | Pyongyang |
Langue officielle | Coréen |
Unité monétaire | Won nord-coréen (KPW) |
Population (estim.) |
26 299 000 (2024) |
Superficie |
123 214 km²
|
Économie et société
L'économie nord-coréenne est fondée sur la nationalisation et la collectivisation à 100 %, achevées en 1958. Elle est centralisée, planifiée et dirigée par le Parti du travail.
Dans ce « paradis socialiste », l'individu est pris en charge par l'État, de la naissance à la mort. La scolarisation et les soins médicaux sont gratuits ; il n'y a pas d'impôt. L'habillement et l'alimentation sont rationnés mais à bas prix ; le logement est attribué contre un loyer modique. En revanche, les salaires sont très bas ; les produits de luxe, vendus dans les magasins, sont hors de prix ; les gens n'ont pas le droit de circuler librement et sont soumis à un endoctrinement et à un travail forcé afin de réaliser les objectifs fixés. Sous un totalitarisme anachronique, le culte des Kim père et fils est poussé à son paroxysme.
La Corée du Nord a connu une forte diminution de sa population pendant la guerre de Corée. Elle comptait 9,7 millions d'habitants en 1949, mais seulement 9 millions en 1955 puisque, en plus des morts dus à la guerre, près d'un million de personnes avaient fui le régime communiste pour aller s'installer au Sud. Depuis lors, la population s'est accrue à un rythme rapide, pour atteindre 23,3 millions d'habitants en 2008, avec un taux d'accroissement annuel de 0,85 %. On estime à près d'un million et demi le nombre de personnes mortes de la famine entre 1995 et 2005.
Le Nord était favorisé, au départ, par la présence des industries lourdes que les Japonais y avaient laissées. Pyongyang bénéficia aussi de l'aide économique de ses alliés socialistes (U.R.S.S., Chine).
Avant la guerre, le pouvoir a lancé deux plans annuels de développement (1947 et 1948) et un plan biennal (1949-1950) et, après la guerre, il a mis en œuvre un plan triennal (1954-1956), un plan quinquennal (1957-1961), un plan septennal (1961-1967) prolongé jusqu'en 1970, suivi de trois autres plans septennaux (1971-1976 avec une année de réajustement, 1978-1984, 1985-1991). Depuis 1991, Pyongyang ne pratique plus le plan.
L'économie nord-coréenne, après avoir enregistré un taux de croissance remarquable avec 8,5 % en moyenne par an en 1961-1970, a subi ensuite une décélération accentuée, puis une croissance négative, entretenue par la crise financière mondiale de 2008.
La production agricole n'est plus suffisante à cause du manque d'engrais chimique et de fréquentes inondations. La quantité de céréales manquante est estimée à 2 millions de tonnes par an. Les famines ont obligé les autorités à réduire la ration de riz.
Le commerce est nationalisé, et le commerce extérieur ne joue qu'un rôle secondaire, répondant aux seuls besoins de la réalisation des plans. Concernant les exportations, les principaux partenaires sont la Chine, la Corée du Sud et l’Inde ; concernant les importations, ce sont la Chine, la Corée du Sud, la Russie et Singapour.
Le système de Daean, lancé en 1961, fait du comité du Parti du travail l'organe de gestion des entreprises. La croissance industrielle a été très forte dans les années 1950-1960, puis le rythme s'est ralenti. Elle est capable de produire des équipements lourds tels que machines-outils, presses lourdes, tracteurs, excavatrices, véhicules. Pourtant les Nord-Coréens s'aperçurent que ni l'U.R.S.S. ni les pays socialistes de l'Europe de l'Est n'étaient en mesure de lui fournir de nouvelles technologies. Alors, ils s'adressèrent au Japon et aux pays européens, ce qui entraîna un endettement. Pyongyang fut déclaré en cessation de paiement en août 1987.
La Corée du Nord souffre des conséquences de son isolement international et de la pénurie alimentaire. Aujourd'hui les usines vieillottes tournent bien au-dessous de leur capacité, faute d'énergie. L'impasse dans[...]
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Écrit par
- Valérie GELÉZEAU : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
- Jin-Mieung LI : professeur des Universités, université de Lyon-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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