CORÉE Géographie
Longue de 800 à 900 kilomètres, large en moyenne de 200 kilomètres, la péninsule coréenne (222 000 km2) a sa façade occidentale, toute en collines et en vastes estuaires, tournée au-delà de la mer Jaune, vers la Chine du Nord. À l'est au contraire, une haute chaîne montagneuse tombant droit dans la mer du Japon (mer de l'Est) fait face à l'archipel nippon. Cette dissymétrie a ouvert de bonne heure le pays à la civilisation chinoise, sans l'empêcher de transmettre celle-ci au Japon, dont la pointe méridionale n'est qu'à 160 kilomètres, ni de recevoir de celui-ci envahisseurs et conquérants. L'autre contraste majeur, dû à l'histoire récente et non à la géographie, se trouve entre le nord et le sud du pays où des gouvernements adverses construisent, en utilisant des ressources naturelles d'inégale importance et selon des principes différents, des économies modernes.
Aspects naturels
Relief
La forme caractéristique de la péninsule résulte d'un jeu de fractures presque parallèles ou, au contraire, perpendiculaires à des plis très anciens dans un matériel plissé et pénéplané ; c'est ainsi que la côte orientale est rectiligne et peu indentée dans le détail, tandis que les côtes méridionale et occidentale mettent en contact avec la mer des blocs soulevés ou affaissés donnant une marqueterie de presqu'îles et d'îles, ainsi que des plaines encombrées de reliefs mineurs. Les trois principales sont le bassin du fleuve Kŭm au sud, la plaine de Séoul au centre (que prolonge vers le nord-est la dépression de Séoul-Wŏnsan, couloir effondré rempli de basalte), celle de Pyongyang au nord. Tout le reste du pays constitue un formidable ensemble montagneux où l'on peut distinguer deux régions. Au nord, le plateau de Kaema, terminé au sud par un escarpement de faille et se poursuivant jusqu'aux vallées du Yalu (Yalou) et du Tumen (Touman) dans le massif volcanique de Paektu (3 000 m). Au sud, une longue échine montagneuse prolonge la partie orientale de ce plateau constituant le Taebaek puis, au sud de Wŏnsan, le Kŭmgang-san (mont du Diamant). Ces hauteurs résultent du rajeunissement à l'époque secondaire de massifs parfois très usés, tandis que les ères tertiaire et quaternaire virent de vastes épanchements basaltiques les recouvrir dans la région septentrionale. La plupart des fleuves naissent près de la côte orientale et se fraient un chemin jusqu'à la mer Jaune au prix de gorges profondes et de fréquents changements de direction.
Climat
Le climat obéit à un régime de moussons à deux saisons, de nuance plus continentale qu'au Japon. L'hiver est froid, généralement lumineux et sec ; la moyenne de janvier, de 2 0C à Pusan, en face de l'île de Kyūshū, s'abaisse à — 4,5 0C à Séoul et à — 21 0C sur le haut Yalu. Le vent du nord ou du nord-ouest domine alors, sauf lorsque des perturbations amènent un ciel maussade et des précipitations neigeuses, fortes surtout dans le nord. En avril et mai, le printemps arrive, mais ce n'est qu'en juillet que les vents de la mousson d'été apportent les plus grosses pluies de l'année. L'air demeure alors chaud et humide, mais les journées ensoleillées et sèches ne sont pas rares. Les cyclones ne se déclenchent qu'au passage sur des zones déprimées, et le relief rend très inégale la répartition des pluies à la surface du pays. C'est ainsi que le Nord, abrité par la chaîne côtière, ne reçoit que 700 mm par an, alors que Séoul en reçoit 1 259. Les typhons d'automne atteignent ensuite la péninsule, entraînant inondations, destructions de rizières et de villages jusqu'au retour, à la fin de septembre ou au début d'octobre, des frimas nocturnes.
En dépit de leur grande variété d'aspect, les côtes sont souvent peu hospitalières : au sud, ce[...]
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Écrit par
- Valérie GELÉZEAU : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
- Jacques PEZEU-MASSABUAU : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, professeur à l'Athénée français de Tōkyō, chargé de cours à l'université de Tōkyō
Classification
Médias
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