Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CORÉES Du rapprochement à la défiance

Le « Bulldozer », un homme d'affaires conservateur au pouvoir

Maire de Séoul de 2002 à 2006, Lee Myung-bak s'est illustré par des projets spectaculaires dans la capitale. Entré dans le conglomérat Hyundai par la petite porte, il est devenu directeur d'une dizaine de ses filiales entre 1977 et 1992. Député conservateur de 1992 à 1998, cet homme d'affaires est réputé pour son efficacité redoutable et son autoritarisme. Contrairement au fondateur du groupe Hyundai originaire de Corée du Nord et à son fils, qui s'étaient présentés aux deux élections présidentielles précédentes, il n'a pas d'attaches affectives au Nord. Il est clairement ancré dans l'aile libérale du Parti conservateur (le Grand Parti national) et voit les perspectives en Corée du Nord en termes économiques et non politiques ou diplomatiques. Il a été élu sur des promesses mirobolantes, prônant une alternance libérale censée mettre fin à l'incapacité des progressistes en matière économique. Son slogan de campagne était « 747 », ce qui signifie, 7 p. 100 de croissance d'ici à cinq ans, doubler le revenu par habitant à 40 000 dollars, pour faire de la Corée la septième économie mondiale, alors qu'elle se plaçait au douzième rang des pays de l'O.C.D.E. Les électeurs, frustrés face à la réussite japonaise et à la croissance chinoise, ont quand même choisi ce candidat, alors qu'ils étaient au courant d'un scandale financier dans l'entreprise B.B.K. impliquant sa responsabilité. Celui-ci a été habilement étouffé jusqu'à la prise de fonction de Lee Myung-bak, qui bénéficie désormais de l'immunité présidentielle jusqu'à la fin de son mandat.

Au début de 2008, les déboires de Lee Myung-bak ont commencé avec un cafouillage assez important autour du choix des personnalités appelées à siéger au gouvernement. Les critiques ont fusé de toutes parts et les pratiques clientélistes ont été vite dénoncées. Sa cote de popularité a rapidement chuté, alors que la situation économique qui se dégradait ne laissait aucun doute quand aux promesses faites quelques mois plus tôt.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chercheur indépendant, chargée de cours à Sciences Po Paris, membre associé du Centre de recherches sur la Corée au sein de l'équipe Chine, Corée, Japon de l'E.H.E.S.S.-C.N.R.S.

Classification