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CORIOLAN CAÏUS MARCIUS (Ve s. av. J.-C.)

Homme d'État et général romain, Coriolan occupe une place assez importante dans l'histoire pour que Plutarque le fasse figurer dans Les Vies des hommes illustres au même titre qu'Alexandre le Grand ou que Caton le Censeur. Caius Marcius Coriolanus est issu d'une famille patricienne et entre jeune dans l'armée où il se distingue lors des campagnes contre les Volsques. Il reçoit le surnom de Coriolanus après avoir pris la ville de Corioles vers ~ 493. Ennemi des plébéiens, il souhaite la disparition du tribunat de la plèbe qui, face au Sénat aristocratique, représente les droits du peuple. Les tribuns du peuple l'attaquent, le mettent en jugement et le condamnent vers ~ 490 à l'exil. Coriolan se réfugie alors chez les Volsques et met ses capacités de stratège au service de ses anciens ennemis. Après de nombreuses victoires dans le Latium, il parvient aux portes de Rome en ~ 480 à la tête des Volsques. Le Sénat et le peuple romain dépêchent dans son camp leurs plus fins diplomates pour tenter de le fléchir, mais en vain. C'est alors qu'une délégation de femmes romaines, ayant à leur tête Véturie, mère de Coriolan, et Volumnie, son épouse suivie de ses enfants, se présentent devant sa tente. Leurs reproches et leurs larmes touchent le farouche général qui accepte de lever le siège et se retire chez les Volsques.

Certes la légende s'est emparée de ce personnage exceptionnel et a recouvert quelque peu la réalité historique, comme cela s'est produit pour Lucrèce, l'héroïne romaine du ~ vie siècle. Les Romains, par cet exemple, ont voulu montrer la force des liens familiaux et leur influence sur un homme aussi déterminé dans sa trahison que l'était Coriolan. Histoire édifiante qui sera reprise souvent par les auteurs tragiques des xviie et xviiie siècles. Mais c'est assurément Shakespeare qui dans son Coriolan a le mieux pris la mesure de l'homme, de la tragédie qu'il incarne et de l'amour filial, vertu des héros, qui fait seul plier l'orgueil offensé du Romain.

— Joël SCHMIDT

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques

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Autres références

  • CORIOLAN (mise en scène C. Schiaretti)

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    • 1 175 mots

    Il y un côté « hussard noir » du théâtre chez Christian Schiaretti. Successeur depuis 2002 de Roger Planchon à la tête du T.N.P. à Villeurbanne, après avoir été dix ans directeur du Centre dramatique national de Reims, il ne cesse d'y défendre un théâtre ancré dans le politique et dans l'Histoire,...