CORNEILLE CORNELIS VAN BEVERLOO dit (1922-2010)
Guillaume Cornelis van Beverloo, dit Corneille, est né en 1922 à Liège en Belgique de parents néerlandais, qui s'installent en 1929 à Amsterdam. Sa peinture, s'il fallait lui attribuer une qualification particulière au sein de la violence expressive et libératoire du mouvement Cobra, pourrait être celle d'un paysagiste. Mais d'un paysagiste attentif seulement aux matières et aux structures profondes, organiques et primordiales du monde qui l'entoure et qu'il restitue dans un jaillissement immédiat de couleurs et de formes. « En art, pas de politesse, dit Corneille, l'art, c'est du désir brut. » Élève de l'Académie des beaux-arts d'Amsterdam, il est, avec Appel et Constant, cofondateur, en 1948, du groupe expérimental Reflex, puis membre de Cobra. Trouvant sa voie dès cette époque, faisant sienne l'une des déclarations du mouvement : « Nous ne trouvons que dans la matière la source réelle de l'art. Nous sommes peintres, et le matérialisme est d'abord pour nous sensation : sensation du monde et sensation de la couleur », il élabore un répertoire de formes qui, abstraites ou figuratives, sont toujours les métaphores dynamiques de sa vision de l'univers. Avec violence et énergie, truculence parfois, il peint dans une matière dense et riche, et avec une gamme brutale de rouges, d'indigos, de violets, de verts, des enchevêtrements de lignes et de signes empruntés aux règnes minéral et végétal, celui des roches et du sable, des racines et des arbres, du ciel et de la mer. Homme de la terre et de ses transformations, les titres de ses œuvres disent assez les sources de son inspiration : La Grande Terre âpre (1958) ; Plénitude et mystère d'un jardin (1965) ; Effervescence d'une nouvelle saison (1966) ; ces trois œuvres sont exposées au Stedelijk Museum d'Amsterdam. Corneille est aussi un grand voyageur, et bien qu'il se soit fixé à Paris depuis 1950, il ne cesse de parcourir le monde, trouvant en Hongrie, en Afrique, au Sahara, en Amérique du Sud, à Haïti ou à Cuba de nouvelles sources de création, vivifiant ainsi son œuvre par les aspects renouvelés d'un univers où s'affrontent perpétuellement l'imaginaire et le naturel.
Sa première exposition personnelle à la galerie Lefebre (New York), en 1962, fut rapidement suivie en 1967 par une rétrospective à la Kunsteverein de Düsseldorf, en 1974 au palais des Beaux-Arts de Charleroi, entre autres, et à Auvers-sur-Oise en 2008.
Son œuvre a donné lieu à plusieurs monographies par Gérard Xuriguera (2002), Jean-Jacques Lévêque (2002), Pierre Restany (2003).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Maïten BOUISSET : critique d'art
Classification
Autres références
-
APPEL KAREL (1921-2006)
- Écrit par Hervé GAUVILLE
- 730 mots
Reflex est le nom de la revue à laquelle l'artiste néerlandais Karel Appel, âgé de vingt-sept ans, a d'abord associé son nom, à côté de ceux de poètes et des peintres Constant et Corneille. Les peintures d’Appel renvoient, par un excès dans les formes et les couleurs d’une grande intensité expressive,...
-
COBRA, mouvement artistique
- Écrit par Catherine VASSEUR
- 2 421 mots
- 1 média
C'est à Paris, le 8 novembre 1948, à l'issue d'une réunion organisée par les représentants du surréalisme révolutionnaire, que Christian Dotremont et Joseph Noiret (du centre surréaliste révolutionnaire belge), Asger Jorn (du groupe expérimental danois), Karel Appel, Constant...