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PONTS ET CHAUSSÉES CORPS DES INGÉNIEURS DES

Vers le métier de manager

Profitant de la seconde révolution industrielle, le corps s’offre de nouveaux champs d’intervention comme le secteur de l’électricité à partir de la fin du xixe siècle. En élargissant son domaine d’action, l’ingénieur des Ponts entame alors une autre mutation, qui va s’accomplir après la Seconde Guerre mondiale. C’est surtout en tant qu’ingénieur-généraliste, plus manager que technicien-expert, que l’I.P.C. – qui peut parfois être aussi un ancien ingénieur des Travaux publics (de l’État) ayant intégré le corps des Ponts par promotion interne – s’impose comme acteur central dans les politiques ambitieuses d’aménagement du territoire qui marquent les Trente Glorieuses, qu’il s’agisse du réseau autoroutier, des équipements touristiques à vocation nationale ou des grandes opérations d’urbanisme comme les villes nouvelles.

Le repositionnement de l’État dans l’économie et la société française après 1980 se traduit par une désaffection croissante des ingénieurs des Ponts à l’égard de l’administration centrale – en 2000, moins de 40 p. 100 des quelque 1 300 I.P.C. (démissionnaires non inclus) travaillent pour le compte du ministère de l’Équipement, la tutelle du corps de l’époque – et par un essaimage croissant, dans le public comme dans le privé, vers des secteurs d’activité nouveaux pour le corps, comme la recherche, la finance, l’international ou les cabinets ministériels. Cet élargissement de l’espace à l’intérieur duquel se meut l’I.P.C. après 1980, plus souvent lié à des décisions individuelles qu’à des stratégies et projets collectifs, se poursuivra dans les années 2000. Ainsi, en 2002, les I.P.C. et leurs camarades de trois autres corps (géographes, aviateurs civils et météorologues) se trouvent unis au sein d’un corps élargi des Ponts et Chaussées. En 2009, ce dernier s’associe à son tour avec celui du Génie rural, des Eaux et des Forêts pour créer l’actuel corps des ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts (I.P.E.F.), fort de 3 800 membres environ au moment de sa création. On est décidemment très loin des 26 membres composant le corps des Ponts et Chaussées en 1716.

— Konstantinos CHATZIS

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Écrit par

  • : docteur, habilité à diriger des recherches, chargé de recherche à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux

Classification

Média

Plan de Saint-Germain-en-Laye - crédits : Ecole nationale des ponts et chaussées

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